Amour (2012)

Amour

Réalisé par Michael Haneke

Avec Emmanuelle Riva, Jean-Louis Trintignant, Isabelle Huppert
Pays:  Autriche,   Allemagne,   France
Genres : Drame, Romance
Durée : 2 h 07 min
Année de production : 2012
7/10

Palme d’or 2012, ce film peu optimiste est une œuvre lente, et pleine d’amour. C’est un film difficile qui nous touche de loin ou de près mais qui touchera tous quoi qu’il en soit un jour. Michael Haneke nous plonge dans l’appartement d’un couple de personnes âgées en fin de vie qui doivent affronter un quotidien de plus en plus pénible. Triste d’imaginer finir sa vie ainsi, ça donne presque pas envie d’arriver à un âge si avancé (ou en tout cas dans une santé si réduite).

C’est à la fois long, mais on résiste à découvrir ce qu’il va se passer, bien qu’il ne se passe pas grand-chose. On voit un couple vivre et survivre, face à un quotidien peu entrainant. Laver, manger, lire et converser, voilà un résumé peu entrainant de la journée des personnages. Mais on cherche à savoir ou le réalisateur veut nous amener, même si on connait déjà la fin vu qu’elle est montrée dans l’introduction du film. On ne sait juste pas comment elle arrive. Puis on s’attache, un peu comme si on découvrait la vie de nos grands parents s’aimant tellement pour y consacrer finalement leur fin de vie à aider l’autre.

Les petits pas de Jean Louis Trintignant et de Emmanuelle Riva sont souvent lents à vivre. On souffre à l’idée de se déplacer dans l’appartement gigantesque du couple. Puis y a des scènes assez inutiles, bien trop longues, comme la scène du pigeon à la fin. Elle aurait pu avoir un sens bien plus fort, mais elle arrive à nous agacer, face à la lenteur de l’acteur pour virer le piaf de son couloir. C’est dommage, avec quelques coupes sur certaines scènes, on aurait amené ce film à un public moins averti, face à un film plein de vie même si la lenteur reste le maitre mot de ce film et c’est justifié.

Au début j’ai eu un peu de mal avec l’actrice Emmanuelle Riva. Elle semblait réciter son texte, c’est une performance « old school ». C’était tellement peu naturel que ça m’agaçait à chaque fois qu’elle lançait une réplique à son mari. Mais je fais mon méa culpa, car la seconde partie fait véritablement honneur à son interprétation aussi touchante que complexe (peut être parce qu’elle parle moins). Trintignant, usé est de retour. Lui ne prouve rien à personne, il est naturel, il nous offre son texte comme si c’était finalement sa propre vie. Enfin, la fille du couple joué par Isabelle Huppert à peu d’intérêt, même si ca montre un certain détachement entre deux générations, ce qui nous laisse aussi réfléchir à nos réactions vis-à-vis de nos propres parents vieillissants.

Un huis-clos bourgeois, car l’approche aurait été différente dans un monde social différent, qui va provoquer soit des coups de cœur soit des rejets, c’est selon l’état d’esprit du spectateur et de la vie personnelle du spectateur face à la vieillesse (parents, familles, amis…). C’est un film qui prend son temps à vivre et à mourir, et qui nous accompagne finalement aux rythmes des personnages âgés de 80 ans.

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