Annihilation (2018)

Annihilation

Réalisé par Alex Garland

Avec Natalie Portman, Jennifer Jason Leigh, Gina Rodriguez
Pays:  Royaume-Uni,   États-Unis
Genres : Mystère, Science Fiction, Thriller, Horreur, Aventure
Durée : 1 h 55 min
Année de production : 2018
5/10

Porté dans une aventure en terre hostile, Annihilation, production estampillée Netflix est un film intrigant. Sa construction et son environnement dans le miroitement nous laissent souvent songeurs. Face à l’inconnue qui se cache dans ce nouveau monde, nous sommes parfois transporté, parfois éreinté dans un questionnement constant. Le film s’ouvre à plusieurs théories, libre à chacun d’imaginer sa propre interprétation de ce qu’il a vu en attendant éventuellement que Netflix donne le feu vert pour adapter la suite de cette trilogie pour avoir de vraies explications.

Fable environnementale inédite, originale et colorée et pourtant, si l’adhésion n’est pas totale, le spectateur reste un peu en retrait dans ce drôle de paradoxe temporel, là où toutes les cellules vivantes mutent entre elles. Contemplatif à certains moments et assez primaire, le film manque cruellement de rythme, d’intensité et d’indices pouvant porté la réflexion. L’origine de la météorite semble ne pas avoir d’explication. Extraterrestre ou naturelle, peu d’élément semble transparaitre. La réflexion métaphorique autour de l’auto-destruction est même parfois tirée par les cheveux, jusqu’à l’intégration du clone drôlement texturé de Natalie Portman qui nous laisse bien trop perplexe. Sans oublier quelques incompréhensions, dont la plus injustifiée, celle qui laisse partir une bande de scientifiques dans l’inconnu, sans soutien de l’armée et surtout sans équipement spécifique. Un comble!

Les personnages sont malheureusement dotés d’une pauvreté d’écriture, ne justifiant pas toujours leur présence, avec un scénario cherchant plutôt à justifier le sens de leur propre mort. Et les créatures (requin-croco / ours-gorille) auraient mérité d’avoir une position plus importante dans le déroulement du scénario, plus que de furtives interventions croquantes. Entre Under the Skin et The Fountain, la transfiguration de la vie et de la mort se fait de façon assez inédite, dans un cinéma expérimental pas toujours abordable, entretenu par une sortie DTV qui n’aidera pas à valoriser l’œuvre, même si portée par la talentueuse Natalie Portman. Avec sa fin trouble, le débat reste ouvert, de quoi « miroiter » un peu plus autour d’un monde féérique et pourtant agonisant.

Idée intéressante, photographie captivante, bande sonore intrigante, Annihilation avait du potentiel mais gâché par un univers un peu trop évaporé.

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