Il faut sauver le soldat Ryan (1998)

Il faut sauver le soldat Ryan

Réalisé par Steven Spielberg

Avec Tom Hanks, Tom Sizemore, Dennis Farina
Pays:  États-Unis
Genres : Drame, Histoire, Guerre
Durée : 2 h 43 min
Année de production : 1998
9.75/10

Je me rappelle encore ce jour où ma grand-mère m’annonce qu’elle veut aller au cinéma me montrer un film dont les événements l’ont touché durant sa vie. Mais je me rappelle surtout de sa tête, elle qui est très précieuse, devant des scènes souvent très violentes, avec des tripes qui volent jusqu’à en toucher la caméra. Cette séance pour moi restera marquée dans ma mémoire, car l’introduction m’avait à la fois captivé mais aussi touché, comme la totalité du film que j’ai déjà revu à plusieurs reprises.

Il faut sauver le soldat Ryan est une œuvre réussite et complète. Dès son introduction, lorsqu’on voir un vieillard se pencher sur la tombe d’un combattant, qui aura son identité dévoilé dans le film, on sent que l’émotion va nous prendre aux tripes, chose qu’on (re)vivra 2h30 plus tard avec la continuité de cette même scène. Ce film est avant tout dans l’esprit de tous, THE scène du débarquement sur les plages de Normandies qui dure plus de 30 minutes et qui aura un cout de 11 millions de $. Une multitude de plans aussi époustouflants que morbides. Nous sommes lancés armes à la main, les pieds dans le sable face à une artillerie lourde qui nous balance de la balle à travers les oreilles. C’est véritablement la plus belle scène de guerre que j’ai jamais vu à ce jour. Aucun film m’a provoqué cette sensation physique et cette impression d’y être. C’est justifié souvent par une caméra au poing, du son qui nous entoure tout le temps jusqu’à en avoir un sifflement dans les oreilles après l’exposition du bombe. En plus de cette sensation, on en prend les yeux avec des bras, des jambes et des boyaux qui couvrent la plage de sang. Ces hommes qui se font tuer par d’autres hommes, prêt à se noyer avec un sac trop lourd, ou à risquer sa vie pour sauver un autre homme, ou pour en tuer un autre, c’est quasi inconcevable dans notre monde (au quotidien) et pourtant c’est bien une réalité. Une réalité que Spielberg nous offrira sur un plateau d’argent. Sa réalisation est sublimisime, on contemple l’œuvre de l’artiste.

Le film prend aussi sont temps, on suit les péripéties de cette unité qui va être missionné pour trouver le soldat Ryan. Y a des scènes bavardes (un peu trop même dans l’église), des scènes de doutes, des scènes d’angoisse, et de nouveau de la scène de guerre. Plein d’émotion, de moment qui nous montre la guerre sous tout ses angles. Une guerre face à des personnages barbards, des civils désorientés, des hommes formatés aux combats. Chaque personnage est plus ou moins approfondis, chacun d’entre eux ont leur personnalité, on a presque l’impression de les connaitre. Casting de qualité joués par une multitude de sacrés acteurs, en commençant par l’un des meilleurs acteurs au monde aka Tom Hanks, épaulé par le très bon et discret Tom Sizemore. Je redécouvre l’apparition de Vin DIesel, j’avais oublié cet acteur dans ce film certainement pas connu à l’époque (il le sera 2 ans plus tard avec Pitch Black). Giovanni Ribisi que j’apprécie toujours à l’écran, Edward Burns qui fait une petite carrière finalement, Barry Pepper très bon sans son rôle et le jeune Matt Damon qui montera très haut dans sa carrière et c’est pas volé même si son rôle reste assez mineur, bien qu’il soit le centre de l »histoire.

Certain parle de scénario assez basique. Mais c’est très bien, y a pas de chichi autour de cette guerre. On va droit au but, on cherche une pseudo quête certes mais on vit la guerre de l’intérieur. Même si ca fait beaucoup de vies à sacrifier pour en « sauver » une, ces soldats ne rechignent pas devant la tâche et se battent contre un ennemi commun et peu importe la cause. Entre deux ruines, ca se canarde, ca souffre, ca discute, mais ca fait la guerre. Une guerre qui fait mal et qui ne laissera ni indemne les vivants ni les morts ni le spectateur. Le grand John Williams est de retour pour nous offrir une bande originale efficace et très bien en contexte avec l’ambiance sombre de ce film. Une musique encore culte de la part du génie de la clé de sol.

C’est à partir de ce film que Spielberg est devenu plus mature face à un film plein de sensibilité mais surtout d’une grande violence. Aujourd’hui aucun film de guerre ne rivalise avec Ryan, aucune immersion est aussi totale si ce n’est avoue-le les jeux next génération d’aujourd’hui qui nous contient dans un environnement de guerre réaliste et très impressionnant.

Un film à la hauteur de son réalisateur. Bravo l’artiste!

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