Ilsa, la louve des SS (1975)

Ilsa, la louve des SS

Réalisé par Don Edmonds

Avec Dyanne Thorne, Gregory Knoph, Tony Mumolo
Pays:   Allemagne,   États-Unis
Genres : Thriller, Horreur, Guerre
Durée : 1 h 36 min
Année de production : 1975
4/10

Afficher l'image d'origineDéviation Hitlérienne de la sexploitation, la naziploitation est un style cinématographique né après la seconde guerre. Il est difficile de déterminer exactement l’intérêt suscité par ces films, mis à part l’appétit secret de certains pour la torture, le bondage, le sexe ou dans le pire des cas le viol. Peut-être la curiosité devant le genre, qui permet aussi de voir un cinéma autre tel qu’a pu proposer Pier Paolo Pasolini ou Russ Meyer, chacun dans leur style. Ilsa, la louve des SS est l’œuvre qui portera ce genre restreint à son point culminant et même si le succès n’est pas significatif, il en deviendra une référence et inspirera d’autres réalisateurs.

Faire un film qui se passe dans un camp nazi dédié aux expériences médicales est issu d’un acte déraisonnable, à laquelle le réalisateur se soumet volontairement. Dès les premières minutes, on pense aux expérimentations médicales nazies durant la Seconde Guerre mondiale pratiquées en vertu de l’idéologie nazie par des médecins SS sur des déportés dans les camps de concentration et des instituts scientifiques. Ilsa se réattribue ainsi le message des serviteurs fanatiques en torturant ses hôtes. Ici, pas de greffes étranges ou d’expérimentations chirurgicales, juste des sévices cruels qui pousse à connaitre les limites de l’humain dans des conditions extrêmes (froid, sous pression etc…). Ilsa, la louve des SS est une œuvre « cradingue », qui ressurgit dans des versions d’une qualité dépassant jamais celle de la bonne vieille VHS, qui permet aussi de remettre le film dans son époque. Bizarrement même si les cris ne cessent ou que le sang se déverse le long des cuisses des demoiselles, le film ne cherche pas à être d’une extrême violence. Beaucoup de scènes sont suggérées et c’est plus le contexte de l’intrigue qui dérange que les images, surtout quand on sait qu’elle possède un fond de vérité.

Essentiellement composé de femmes, le casting n’est pas bien convaincant si ce n’est pour brailler sous la torture. Quelques figurantes passent le cap de notre approbation visuelle, si vous voyez où je veux en venir mais seule Dyanne Thorne sortira son épingle du jeu. Sa plastique plantureuse et autoritaire, et oui quand on a du volume on impose plus facilement les règles du jeu, dévoile un personnage « presque » intéressant. Ses pulsions sexuelles excessives l’engageront dans un rôle qui lui collera bien trop à la peau, surtout quand cette dernière deviendra l’égérie de la saga.

En effet, avec ses multiples défauts, les producteurs de « Ilsa-minima » oseront se lancer dans de multiples suites, avec le même personnage principal. Idée saugrenue, quand on sait qu’Ilsa se fait dégommer le cerveau à la fin du film. Elle semble connaitre les secrets de la résurrection sans justification pour redevenir la matonne sadique aux gros seins pour cette fois-ci s’attaquer au Moyen-Orient, puis aux goulags pour finir dans une république fasciste d’Amérique centrale. Elle est méchante, pas hideuse mais je resterai sur l’opus le plus connu chez les SS. Mon initiation à la naziploitation était instructive mais on s’arrêtera là, surtout au vu de sa portée historique quasi inexistante. Ce n’est pas avec Ilsa qu’on brillera en société!

Ilsa, pourtant bien équipée, aura la suffisance de faire connaitre le genre de la naziploitation mais n’aura pas l’audace de devenir une œuvre reconnue pour cause d’une qualité trop médiocre. A la mémoire de notre vieille VHS !

10 thoughts on “Ilsa, la louve des SS (1975)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.