Itinéraire d’un enfant gâté (1988)

RIP Bébel

Itinéraire d'un enfant gâté

Réalisé par Claude Lelouch

Avec Jean-Paul Belmondo, Richard Anconina, Marie-Sophie L.
Pays:  France,   Allemagne
Genres : Drame, Aventure
Durée : 2 h 04 min
Année de production : 1988
8/10

Une petite critique hommage pour le grand Jean-Paul Belmondo!

Première collaboration entre Lelouch et Belmondo, Itinéraire d’un enfant gâté est une œuvre prenante dès les premières minutes avec l’abandon de ce gamin, qui va se forger son caractère pour y dévoiler un parcours de vie atypique. De ses premiers amours pour le cirque à son ascension professionnelle, tout semble réussir à Sam Lion, et pourtant… son choix de « s’effacer » en fin de carrière nous interroge sur nos propres capacités à conquérir, ou non, « notre » propre monde. Ainsi Lelouch réalise une œuvre so-m-bre, intime et délicate en donnant, à sa façon, une belle leçon de vie.

Hommage à Jean-Paul Belmondo par Claude Lelouch - L'ARPProduit par Bébel him-self, on ressent toute la nostalgie de sa propre vie, un portrait autobiographique fort et percutant, surtout quand on voit l’artiste disparaitre à la vie comme à l’écran. Le personnage de Sam Lion, qui aurait pu être relativement antipathique, s’avère bouleversant dans ses traumatismes enfouis derrière sa façade d’homme d’affaires à succès. Les dialogues sont criants de vérité, l’acteur y exprime tout son art, sans cascades, bourre-pifs, ni grandiloquence. De sa traversée en solitaire de l’Atlantique, jusqu’aux escapades au cœur de la savane africaine aux pieds des chutes Victoria, on est émerveillé de voir l’acteur fouler ces beaux paysages. Les images sont sublimes. La nature et les animaux sauvages résonnent ici avec le charisme du grand Jean-Paul Belmondo.

Accompagné d’Anconina, le duo est en totale opposition et leur complicité devient même improbable. Richard Anconina semble parfois un peu à coté de la plaque mais Belmondo/Lion encadrera son apprenti avec magnificence pour le rendre un peu plus lumineux, à défaut d’être drôle dans sa façon d’être niais et innocent. La scène où Sam Lion apprend à son jeune apprenti à dire bonjour résume d’ailleurs à elle seule leur alchimie et le ton du film. Et quand Sam Lion désire revoir sa famille en se faisant passer pour un sosie, on est partagé entre sa performance théâtrale et l’émerveillement de sa fille qui revoit son père, les yeux mouillés d’amour. Une magnifique scène remplie de tendresse qui a de quoi faire couler quelques larmes en ces jours de deuil.

Un film atypique et surprenant loin du registre qui a fait connaitre Belmondo. Une œuvre touchante. Un bel hommage atemporel – du vivant – de Bébel!

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