Jojo Rabbit (2020)

Jojo Rabbit

Réalisé par Taika Waititi

Avec Roman Griffin Davis, Thomasin McKenzie, Scarlett Johansson
Pays:  République Tchèque,   Nouvelle-Zélande,   États-Unis
Genres : Comédie, Guerre, Drame
Durée : 1 h 48 min
Année de production : 2019
8.5/10

Satire burlesque, Jojo Rabbit est la bonne surprise de ce début d’année. Oscarisé pour son scénario, Taika Waititi qui s’est fait connaître en un délai fulgurant, réussi un tour de force en mêlant humour et sincérité avec des personnages accrocheurs. Le ton du film ne ressemble à aucun autre de par son traitement à la fois burlesque, satirique et parodique dans un premier temps puis beaucoup plus touchant et sensible sur la seconde partie. Une mixité des genres casse-gueule surtout pour un tel sujet qui va créer une alchimie sur différentes thématiques hautement satisfaisantes. Un coup de maître!

Confrontée au système d’endoctrinement du nazisme, la morale se veut rapidement percutante ne se limitant pas qu’à un simple uniforme. L’apprentissage et les divergences morales de Jojo vont alors se déployer avec le rapprochement de la petite juive enfermée dans ses murs. Dans un élan poétique, sincère et drôle, le cinéaste va s’affubler en ami imaginaire sous les traits du Führer, Adolf Hitler, sans s’embarrasser des sentiments de terreur derrière le personnage. C’est drôle, les mimiques grotesques de l’acteur-réalisateur sont pertinentes et millimétrées et on regrettera même de ne pas le voir plus à l’écran. Sam Rockwell épatant en nazi, Scarlett Johansson saisissante, il en reste pas moins que le film est surtout porté par les deux jeunes acteurs, et plus particulièrement l’interprète de Jojo.

Le divertissement est habile et intelligent dans ses propos, à l’instar du mélancolique chef-d’œuvre de Roberto Benigni. Traité sur le ton de la fable initiatique, visuellement inspiré par le travail de Wes Anderson, Jojo Rabbit, dans son cadre historique, écarte la noirceur la plus terrible de son époque sans jamais oublier ses propos et sa jolie morale. Les pires inepties du pouvoir nazi deviennent ici le vecteur d’un humour absurde dont le registre a priori léger a pour objectif de dénoncer la gravité du formatage de la pensée de toute une population dû à la folie infinie d’un unique homme.

Une belle leçon de morale sur la tolérance dans une insolente humanité que le réalisateur cherche avant tout à préserver à travers un film mêlant innocence et humour.

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