Jurassic World (2015)

Jurassic World

Réalisé par Colin Trevorrow

Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Jake M. Johnson
Pays:   États-Unis
Genres : Action, Aventure, Science Fiction, Thriller
Durée : 2 h 10 min
Année de production : 2015
7.75/10

Plus de 20 ans après l’exploit de Steven Spielberg, la machine Hollywoodienne se remet en marche pour nous livrer une suite autour des dinosaures.

Dès la sortie du troisième film, les producteurs ont voulu rapidement transformer la saga en quadrilogie. Après plusieurs mois de réécriture du script, la disparition de Stan Winston en 2008, créateur des dinosaures en animatronique retarda le projet. Cinq mois plus tard c’est la disparition de Michael  Crichton, l’auteur des romans originaux, qui compromet sérieusement le projet. Kathleen Kennedy déclare : « Quand Michael Crichton est décédé, j’ai senti que c’était peut-être terminé. C’est peut-être un signe que nous ne devrions pas le faire ».  Aujourd’hui, on se dit peut-être que c’est ce qu’il aurait fallu. Mais l’attente étant trop longue et les espérances encore plus grandes, il était indispensable qu’une suite voie le jour, surtout quand on voit que les suites, reboots et remakes en tous genre, sont des succès assurés au box-office. Revoir les dinosaures sur grand écran était une envie autant pour les finances d’Universal, que pour notre plus grand plaisir de cinéphile, peu importe les déceptions qui iront avec.

Même si la formule magique du scénario balisé sans prise de risque est assez simple à décrypter, l’hommage au film de tonton de Spielberg est bien là, même si rapidement la redondance et le manque d’innovation se font ressentir. Le public, qu’il soit dans le parc de Jurassic World ou devant l’écran de cinéma, attend toujours plus en termes de spectacle. Il voit le dinosaure comme une créature populaire et il était évident que les scénaristes allaient nous sortir une nouvelle bestiole, un peu comme le 3ème opus et son Spinosaurus. Le paléontologue Jack Horner fera le buzz autour du terrifiant petit nouveau: « vous aurez envie de laisser les lumières allumées après avoir vu le film». La bonne blague! Le film de Spielberg, premier du nom était bien plus terrifiant! Mais pour aller toujours plus loin dans le fantastique, après quelques recherches dans les éprouvettes du laboratoire, le dinosaure génétiquement modifié (qui nous rappel Peur bleue) fera surface. Si la crédibilité est respectée, sans que ce dernier ne parle ou ne s’évade avec ses 8 pattes, l’effet caméléon (couleur et chaleur) est un peu abusive. L’Indominus Rex (à l’origine nommé Diabolus Rex) a beau avoir la côte auprès du public du parc, il ne détrônera pas le T-Rex de son statut de star. A tel point, que l’on est frustré de ne pas le voir et qu’il sera certainement la solution ultime pour dégager l’usurpateur.

Même si les vélociraptors, triceratops ou les ptérodactyles feront leurs apparitions, le parc semble pas mal vide au vu du vaste espace proposé. On est en forte demande de « dino » et on reste sur notre faim. Surtout que l’Indominus Rex ne fait que croquer tout ce qu’il trouve sans vergogne, ni tension. Quant au parc, il est génialement bien pensé. Le spectateur se retrouve dans un décor magique avec des attractions certes futuristes mais qui restent proches de notre réalité avec l’énorme bassin aquatique qui accueille le terrifiant Mosasaure ou les véhicules de verre qui circulent auprès des diplodocus. Le genre de parc qu’on aimerait avoir près de chez soi… enfin seulement si on ne risque pas de faire la queue près d’un gros dinosaure croqueur d’hommes.

Coté casting, les dinosaures jouent parfaitement leur rôle, pas de fausse note dans leur « jeu d’acteur »! Vient ensuite la talentueuse Bryce Dallas Howard. On ne le présente plus comme la fille de …, car elle a su imposer un caractère, un jeu brillant et une classe que peu savent posséder. Sa rigueur et sa pureté vont vite se transformer au fur et à mesure que le parc s’anime. On fera juste abstraction de l’improbable course poursuite en talons aiguilles devant le T-Rex alors que ce dernier prenait son aspiration derrière une Mercedes dans le premier film. Elle reste le personnage important du parc, cependant, sa jeunesse ne pourra pas la mettre au rang du numéro 1, ce qui donnera l’excuse de donner un petit rôle à Irrfan Khan, le riche successeur de John Hammond. On regrettera l’inexistence de caméo, l’espoir était pourtant grand autour de la visite de Sam Neil ou de Jeff Goldblum. Du coté du héros masculin on a Chris Pratt qui a le vent en poupe et qui colle parfaitement au rôle, dans son accoutrement d’aventurier. Omar Sy, notre frenchy, n’a pas a rougir de son petit rôle, il est pas non plus inexistant, sa petite performance a de quoi lui faire plaisir. Enfin, les deux gosses qui semblent prendre de la place dans l’intrigue du film seront heureusement vite relégués au deuxième plan pour laisser place aux adultes, évitant ainsi la répétition d’actes héroïques improbables comme la réparation d’une voiture stockée durant 20 ans dans un entrepôt.

Au final, la mise en place un peu longue, on est dans l’attente continuelle d’un grand saut au niveau du spectacle tel le Mosasaure dans son gigantesque bassin. Pour ce qui est de l’Indominus Rex, excepté son intelligence, il ne se démarquera peu des autres dinosaures.

Jurassic World profite d’un élégant héritage de la part de Steven Spielberg et même si il multiplie les références dont le thème féerique de John Williams, il manque cruellement d’originalité et d’éréthisme. On ne détestera pas car nous sommes tous encore des grands gosses émerveillés par le gigantisme des bestioles mais cela ne vaut pas la bonne vieille trilogie.

Revu en 2018: +1
Revu en 2024

6 thoughts on “Jurassic World (2015)

  1. En voilà une superbe note en parfaite inadéquation avec ta critique….comme quoi, quand on aime….

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