Ma Ma (2015)

Ma ma

Réalisé par Julio Médem

Avec Penélope Cruz, Luis Tosar, Àlex Brendemühl
Pays:  France,   Espagne
Genres : Drame
Durée : 1 h 51 min
Année de production : 2015
8/10

Émouvant, parfois difficile, Ma Ma n’est rien de plus qu’un film vrai. Penelope Cruz y incarne une femme atteinte du cancer du sein, totalement blessée dans sa féminité, approchant l’inconnu face à sa maladie. Un tournant qui peut arriver à chacun de nous et qui ne prend du sens que le jour où nous sommes véritablement concernés. Avec Penelope on est rapidement captivé et pleinement dans l’émotion. Cette fabuleuse femme va connaitre la descente aux enfers avec des traitements lourds et un bouleversement moral. L’actrice n’aura pas peur de se mettre à nu pour montrer toute la noirceur de la maladie. Elle ira même, comme beaucoup d’autres actrices par le passé, se raser la tête, dévoilant un visage blanchâtre et une mine souffreteuse.

Le scénario est essentiellement tourné vers les relations humaines. Les émotions portées par le personnage de Magda et la bienveillance omniprésente de son fils, de son mari ou de son gynéco dévoileront une certaine unité. Une solidarité qui ne nous empêchera pas d’entrevoir toute la tristesse qui grignote notre héroïne. Le réalisateur Julio Medem ose parler de la mort et du cancer du sein en toute simplicité. Même si la mise en scène n’est pas la plus jolie, que la photographie est bien trop « brûlée », on ne peut pas s’empêcher de s’identifier à ce personnage, dans le cas où nous serions confrontés à la même tragédie.

À part Penelope Cruz, le casting manque d’intensité. Son fils est finalement vite exclu de l’intrigue. Arturo interprété par Luis Tosar est un peu trop renfermé. Déchiré par les éventements de la vie, il se cache derrière ses gros sourcils, dévoilant un jeu un peu trop réservé et circonspect. Et le gynécologue semble en faire un peu trop dans sa relation, sans parler de ses douloureuses chansons. L’introduction sur l’adoption de l’enfant du gynécologue est mal amenée. Mais on comprendra plus tard, les motivations du réalisateur à mettre en place un personnage qui ne nous semblait au premier abord pas très profitable, en faisant une projection sur l’avenir de Magda.

La gorge nouée, le spectateur est rapidement happé par cette odyssée d’une femme courageuse, qui combat la dureté de son existence par sa détermination et son sourire pour lutter contre le spectre de la mort. Touchée dans sa féminité, sa volonté de conserver son téton amènera même une scène totalement irréaliste, dans un délire psychologique provoqué par le choc des révélations. De son combat contre la maladie va naître des relations humaines avec cette envie de continuer de vivre. Les dialogues avec sa fille, pas encore née, sont touchants et soulignent parfaitement cette envie d’être avant tout une femme et surtout une mère.

Douloureusement réaliste, Penelope Cruz sensible et touchante va lutter contre la maladie et d’une mort approchante. Triste de savoir à quel point le film peut rapidement basculer dans notre propre réalité.

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