Nomadland (2021)

Nomadland

Réalisé par Chloé Zhao

Avec Frances McDormand, David Strathairn, Linda May
Pays:  États-Unis
Genres : Drame
Durée : 1 h 48 min
Année de production : 2021
4.75/10

Plongez Dans L'autre Côté D'un Nomade Moderne Dans NomadlandOscarisé pour le meilleur film 2021, la pauvreté de la cérémonie en dit long sur le résultat. Parce que même si le film est regardable, il n’a rien d’exceptionnel, ni sur son intrigue, ni sur ses émotions, en tout cas pour en devenir le meilleur film 2021, selon les Oscars. En pleine crise sanitaire, il fait foi de l’effondrement économique de la société dans un État américain, qui peut être étendu à ce qu’il se passe dans le monde entier. Bien entendu, la situation fait froid dans le dos et dévoile un monde de plus en plus austère et consternant relevant le débat du « travailler pour vivre » ou du « vivre pour travailler »? En outre, le sujet évoque aussi cette vision idéale d’un choix de vie à travers la liberté sans contrainte, sans confort et le retour à la nature. Enfin, quand il faut bouffer la nature n’est pas toujours aidante!

Au milieu d’un pays exsangue et sans pitié pour les plus démunis dont la morale capitaliste pourrait être « marche ou crève », Frances McDormand va livrer une interprétation juste et glaçante. Dans ce road movie, Fern, ce « roc » épineux et fragile, va rencontrer de multiples personnages, tout dans une situation toute aussi terne. D’ailleurs ce sont ces vrais nomades qui donneront le ton du film pour aider Frances à vivre de la même manière, loin de sa luxuriante vie Hollywoodienne.

Si la photographie est plaisante avec des lieux représentatifs d’un monde en souffrance, il en ressort une ambiance nostalgique et mélancolique d’un univers en déliquescence qui a montré ses limites depuis longtemps. Dans un récit fragmenté, Frances survie et se sociabilise difficilement même quand on lui ouvre la porte. Difficile de trouver un équilibre entre travail et vie personnelle pour être pleinement épanouie quand la misère s’acharne. Tout le film repose sur cette dame et sa façon appréhender la vie à travers de multiples petits boulots. On se pose la question du devenir des habitants de notre planète qui dévoile un futur toujours plus sombre, à l’image des prémices des films post-apocalyptiques. On est ici dans du Emmerich sauce Ken Loach (rires): L’effondrement de notre monde du point de vue social. Et c’est n’est pas beau à voir et pourtant c’est une réalité.

Quant au travail de la réalisatrice de Chloé Zhao, rien à redire. C’est très académique. Rien de bien exaltant dans la mise en scène de ce road-trip personnel à la découverte d’un nouveau mode de vie. Si ce n’est pas très gai, on aurait pu enfoncer le film dans un drame plus tragique, plus émotionnellement touchant. Là, on reste un peu sur notre « fin » parce que le film n’est qu’un moment de vie qui continuera au-delà de l’écran pour ces nomades de l’Ouest Américain.

Décevant pour un film ayant la plus haute distinction du cinéma US. Certainement parce que le festival de Cannes, spécialiste du film social, n’a pas pu le faire en 2020.

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