Oxygène (2021)

Oxygène

Réalisé par Alexandre Aja

Avec Mélanie Laurent, Mathieu Amalric, Malik Zidi
Pays:  France,   États-Unis
Genres : Drame, Fantastique, Science Fiction, Thriller
Durée : 1 h 40 min
Année de production : 2021
7/10

En cette période de confinement, Alexandre Aja surfe sur la névrose ambiante en nous dévoilant un huis clos à l’image de Buried, Cube, Centigrade, The Descent, Gravity ou Panic Room. Même si le concept est identique, « Monsieur » Alexandre Aja arrive à rendre son scénario intéressant par le fait que son héroïne communique avec son assistant Milo, une « intelligence artificielle » qui tente de la guider dans son travail d’introspection. Le film peut avoir quelques longueurs parce que nous sommes cantonnés dans un caisson étanche avec Mélanie Laurent et pourtant on ne s’ennuie pas. La claustrophobie guête férocement le spectateur par le fait que Mélanie Laurent rend la situation suffocante!

Le réalisateur a profité des complexités de tournage dues à la crise actuelle pour penser à un film avec un unique personnage et un lieu unique détournant ainsi toutes les contraintes. Sa mise en scène est très correcte ne laisse presque aucun moment de répit, attisant la curiosité sur ce que pourrait être le devenir de cette dame enfermée dans un caisson. L’oeil de la caméra s’ouvre sur la seconde partie à l’instar des révélations tout aussi impressionnantes que les images de synthèse qui en découle. Bien entendu tout le film repose sur LE twist final. Habile et ouvrant son sujet à de multiples réflexions, entre virus et avenir terrestre incertain, le film s’inscrit dans une veine science-fictionnelle que le réalisateur s’approprie et qu’il parvient à rendre cohérent de bout en bout. En même temps c’est du Aja! On ne peut qu’apprécier son parcours. On n’oubliera pas de citer aussi Mathieu Amalric dans un rôle vocal parfait! On en remerciera au passage l’ingé son!

Mais voilà, tout n’est pas parfait. Après avoir pris le temps de savoir qui est Elizabeth, où elle se trouve et surtout pourquoi, Aja en rajoute une couche en voulant rendre son film moins terne, en offrant une ultime chance à son héroïne. Une bien mauvaise idée, laissant place à une scène de « débranchage » de perfusion, puis immédiatement de « rebranchage » à la hâte pour se fourvoyer dans un épilogue triomphant , qui nous laisse un peu amers face à la situation irreversible que subit Elizabeth. De plus, en sachant que nous avons affaire, sur la fin du film, à un clone , les enjeux sont bien moins intenses, comme si nous avions affaire à un personnage moins « estimable ».

En outre, il est dommage de ne pas avoir totalement approfondi le sujet de clonage , pourtant creusé à multiples reprises dans de nombreux film. On ne sait finalement pas grand chose des clones. On aurait pu penser à un clonage massif de Leo et Elizabeth, multipliant les « Adam et Eve ». Mais a priori au vu des visages des cadavres flottants, ce sont bien 10 000 clones différents nous laissant dans l’interrogation sur cette mission secrète, voir clandestine, sans comprendre totalement tout les enjeux restants sur Terre. Si on laisse ces anicroches de côté, on n’est pas loin de rester près de 100 minutes en apnée, histoire de bien fuir une telle situation si elle devait se présenter à nous, un jour!

On est plus dans du cinéma expérimental, le concept de l’enfermement est éculé… et pourtant Alexandre Aja réussit son tour de passe-passe avec brio! Un huis clos à inscrire dans les films « étouffant » à conseiller!

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