Planète des singes (La) (1968)

La Planète des singes

Réalisé par Franklin J. Schaffner

Avec Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter
Pays:  États-Unis
Genres : Aventure, Mystère, Science Fiction
Durée : 1 h 52 min
Année de production : 1968
10/10

Qu’on me serve du singe à toutes les sauces. Je vais avoir du mal à trouver une adaptation du roman de Pierre Boulle qui ne me plait pas, mais quoi qu’il en soit ce premier film de Franklin J. Schaffner est un pure chef d’œuvre de la science fiction et restera au panthéon de la meilleure adaptation.

Le film est brillant. D’un point de vue technique mais aussi sur sa portée philosophique. La boucle de Darwin est renversée. On est rapidement immergé dans ce monde futuriste en nous balançant sur une planète aride et pleine de mystère. Les singes n’arriveront que plus tard, nous laissant dans des conditions de vie épouvantable avec une grande cruauté. L’homme est devenu un jouet, nous ne sommes là que pour les amuser, très peu pour les servir. Nous ne pouvons de leur point de vu ni penser, ni réfléchir et encore moins raisonner. Les conditions de l’homme sont ici inversées. L’humain se retrouve au plus bas étage de la chaîne et ça fait pas de mal. Ce que nous faisons subir à nos animaux, les singes le font sur nous, remettant en cause les gestes de l’homme à notre époque.

Les différentes espèces simiesques sont hiérarchisées dans des différents classes. Les orang-outangs sont les politiciens, les chimpanzés les scientifiques et les gorilles les soldats. On apprécie de reconnaitre leur structure en fonction de leur habit et de leur race. Taylor, notre astronaute, saura se rapprocher de l’espèce la plus évoluée qui est apte à le comprendre. Les dialogues entre ces deux mondes inconnus en deviennent intéressants. Chaque race veut découvrir sa vérité qui finalement sera unique, bien que souvent difficile à digérer car elle remet en cause tous les fondements du singe face à son dieu fortement symbolisé ainsi que notre propre évolution.

Charlton porte efficacement le film sur ses épaules. Et ses premiers mots qu’il balance aux singes sont fracassants autant pour lui viscéralement que pour les singes qui découvrent le premier homme parlant. Même si Charlton Heston n’est pas toujours crédible avec un rire satanique à contre courant au début (j’ai failli mettre un -0,5 pour ça!), ou en mimant qu’il n’a plus de voix et met un moment à se faire comprendre, on apprécie son personnage qui tente d’abord de survivre. Il est la seule représentation de la race humaine actuelle, il n’a pas d’autres choix que de tenter de montrer qui il est véritablement à la fois par ses gestes mais aussi par la parole ou tout ce qui peut le crédibiliser. J’adore le couple Cornelius (Roddy McDowall) et Zira (Kim Hunter). Ils sont à la fois attachants, complices et si humains. C’est grâce à eux qu’on apprécie autant leur espèce que la notre, même si les deux ont de véritables déviances sur les conditions de l’autre.

Les maquillages des singes sont saisissants. On n’est pas dans le tout numérique, on a la chance d’avoir un acteur sous les traits de chaque singe, rendant leurs yeux si humain, si perturbant, si vrai. La peau, la bouche et toutes les expressions du visage des primates sont brillamment retranscrites à l’image, on a jamais l’impression que les expressions sont figées. Les yeux clairs de Zira sont même souvent parlants.

La musique de Jerry Goldsmith opère de façon efficace. Elle est particulière, sorti de la jungle, parfois animale, elle personnifie le singe par ses brèves répétitions.

Ne nous laissant peu d’espoir sur notre avenir, le film est pessimiste à souhait. Jamais il ne nous laissera le choix de changer notre destin (enfin pas dans cet opus), il tente juste de comprendre cette fatalité. Scénario inventif, réalisation magistrale, La planète des singes reste un film aux sujets aussi complets que divertissants. J’ai beau le revoir je m’en lasse pas.

 

 

 

 

 

BILAN

La Planète des singes (1968)10/10
Le Secret de la planète des singes (1970)5/10
Les Évadés de la planète des singes (1971)7.75/10
La conquête de la planète des singes (1972)6.75/10
La bataille de la planète des singes (1973)6/10
La planète des singes (2001)7.75/10
La planète des singes: les origines (2011)8.5/10
La planète des singes: l’affrontement (2014)8.75/10
La planète des singes: suprématie (2017) – 9/10

Une saga pas toujours égale niveau qualitatif, monté en un temps record, toujours divertissante dans l’exploitation du devenir de l’homme et qui exploite à fond ses personnages principaux simiesques. La série et le remake resteront dans cette ligne conductrice pour laisser place à trois reprises nouvelles génération de qualité. Avé Caesar!

1 thought on “Planète des singes (La) (1968)

  1. Le début m’a impressionné en regardant le film a la télévision, les effets sont impressionnants surtout sur le maquillage des singes. La note que vous avez mise pour ce film est raisonnable. Je ne pensais pas que les films anciens de ce type me plairaient.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.