Sin City: J’ai tué pour elle (2014)

Sin City : J'ai tué pour elle

Réalisé par Frank Miller, Robert Rodriguez

Avec Mickey Rourke, Jessica Alba, Josh Brolin
Pays:  États-Unis
Genres : Action, Crime, Drame, Thriller
Durée : 1 h 42 min
Année de production : 2014
8/10

J’avais peur que cette nouvelle adaptation soit une juste reprise du concept autour du comics pour en faire une vulgaire suite par un réalisateur lambda. Mais non ici Rodriguez, le réalisateur du premier film et Miller, l’auteur du comics, sont de nouveau de la partie en restant fidèles au monde sombre de la ville de Sin City. La chronologie des tomes éditées est globalement conservée en reprenant l’histoire du tome 2, mais afin d’étoffer un peu l’histoire, les auteurs ont pioché dans le tome 6: Des filles et des flingues.

Graphiquement c’est toujours un plaisir de « feuilleter » les images, tel une BD qu’on dévorerait. On retrouve les personnages principaux du premier film avec plaisir et engouement. Ça me pousse juste l’envie de continuer à suivre cette saga jusqu’au bout, en pensant parfois qu’il iront jusqu’au 7ème, en gardant cette qualité, même si cela risque d’être compliqué que ce soit pour les Majors, le vieillissant Miller ou tout simplement les écrits des autres tomes déjà piochés par-ci, par-là (aujourd’hui quasi tous traité partiellement). De plus il risque d’être difficile de continuer à transposer sur plusieurs films la noirceur de la ville, l’élément central de l’œuvre, au risque d’être vite répétitif.

Quoi qu’il en soit avec ce second opus jamais on ne doute de la légitimité de Frank Miller à nous vendre sa suite. On y retrouve Nancy Callahan en pleine descente aux enfers suite à la mort de John Hartigan. Ce segment ne fait que le constat d’une triste vie, dans une triste ville. Il ne s’y passe pas grand chose, si ce n’est ce bar qui semble être le point qui rassemble beaucoup de monde. D’ailleurs c’est là qu’on y retrouvera Marv, encore plus brutal, encore plus colossal. Même si le maquillage semble être un peu plus grossier, on est ravi de retrouver ce personnage peu banal. Le fils du sénateur brillamment interprété par Joseph Gordon-Levitt, reprendra avec succès l’histoire bien glauque de la famille après la mort de l’étrange frère Roark Jr. du premier film, on y approfondira la personnalité puante du sénateur.

Reviendra aussi le personnage de Dwight McCarthy, qui malheureusement laissera l’acteur Clive Owen au placard, en laissant un nouvel interprète sous le nom de Josh Brolin. Alors l’acteur est loin d’être mauvais, mais Clive Owen, séducteur, avait une position bien plus crédible et appréciable au sein du groupe de filles. Ce changement n’est pas isolé. Plus discrète Jamie Chung remplacera Devon Aoki. Le regretté Michael Clarke Duncan laissera place au très bon Dennis Haysbert. Là il y a pas le choix, seul la taille et sa stature ne sera pas à la hauteur du grandissime M.C.Ducan. Par contre y a une faille temporelle qui ne colle pas avec le premier film avec la mort du personnage. On passe de « suite » à « préquelle » sur certains segments, faut mixer un peu les deux pour avoir le tout. Hormis Josh Brolin, les petits changements ne sont pas pénalisants pour cette suite.

Passons au centre du sujet, celle qui aura pour elle la « majorité » du titre. La sulfureuse Eva Green, manipulatrice et envoutante. Magnifique femme, bonne actrice, elle séduit le spectateur. Cette petite « garce » fait tout pour être détesté et pourtant il est difficile de ne pas succomber à son charme. Le coté glamour mêle la trahison, elle joue sur l’amour, la haine et son penchant pour la pratique des plaisirs sexuels à des fins stratégiques et intéressées. Un rôle intéressant, il n’y a pas que ses formes qui joueront avec Dwight, son regard en dira long sur sa détermination.

Esthétiquement le film est beau, on sent fortement à l’image le travail de post-production, mais les éclairages dont ceux autour des yeux donne du cachet à l’image et respecte toujours cette volonté d’avoir un rendu « dessiné ». On sent bien entendu cet empilement de couche en chromakey (fond vert) mais c’est cette superposition qui rend hommage aux planches à dessin des mythiques bandes-dessinées. Les animations parfois ridicules mais jouissives (surtout en voiture) trouvent une juste tonalité dans cette imbrication d’images et de personnages.

Meurtres, vengeance, barbarie, sensualité, Sin City va piocher dans pas mal de péchés capitaux. Une suite qui n’innove plus sur le concept mais qui respecte totalement les planches de Frank Miller. Si on aime le 1, on ne peut pas détester le 2.

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