Super Mario Bros (1993)

Super Mario Bros.

Réalisé par Annabel Jankel, Rocky Morton

Avec Bob Hoskins, John Leguizamo, Dennis Hopper
Pays:   Royaume-Uni,   États-Unis
Genres : Familial, Fantastique, Aventure, Comédie
Durée : 1 h 44 min
Année de production : 1993
5.5/10

Première adaptation de jeux vidéo au cinéma, Hollywood décide de s’emparer du plombier japonais pour en faire une adaptation live. Aussi étrange que cela puisse paraitre, l’adaptation était quasi impossible. Pourquoi? Parce que l’univers de Mario a été inventé pour être ludique dans un univers de gameplay. Si les goombas et les koopas sont arrondies et de petite taille, c’est pour que l’on puisse sauter dessus intuitivement. Et si Mario et Luigi sont plombiers, c’est pour qu’ils puissent entrer assurément dans les tuyaux. Un univers coloré cohérent pour un gamer, complexe pour être adapté au cinéma.

S’il est facile de jeter la pierre tortue aux réalisateurs, Annabel Jankel et Rocky Morton, méconnu à l’époque, toujours méconnu aujourd’hui, les partis pris dans un univers totalement inventé ne sont pas tous absurdes. Le film est bourré de clin d’œil au jeu entre les tuyaux, yoshi, les super sauts, la bo-bomb, le nintendo scope et j’en passe… Nous sommes dans un univers en contradiction avec ce qu’a inventé Shigeru Miyamoto mais des éléments nous parlent et animeront les plus geeks d’entre nous. Si aujourd’hui le parallèle avec le jeu est encore plus éloigné, il ne faut pas oublier que la production a voulu retranscrire l’ambiance sombre si particulière du tout premier Mario. L’intrigue quant à elle mêlera deux univers avec un petit voyage dimensionnel à la clé, histoire de rendre crédible l’univers vidéoludique qui se cache derrière. On ne peut pas en vouloir aux scénaristes d’avoir essayé d’inventer un monde inadaptable à l’écran!

Les personnages ont pris une direction parfois bien éloignée du jeu. Toad deviendra un simple musicien de rue et Peach ne sera pas de la partie laissant place à Daisy, qui n’arrivera que 3 ans plus tard dans la saga des jeux pour devenir la compagne du délaissé Luigi. La grosse Bertha, à l’origine un poisson rouge, deviendra une mama-aguicheuse, les goombas seront des reptiles à petites trognes et Koopa sera un lézard-humain interprété par le brillant Denis Hooper. Une galerie de personnages un peu farfelue, chaotique et désordonnée, qui détermine finalement cette bizarrerie qu’est l’adaptation de Super Mario. Heureusement, Mario sera joliment interprété par Bob Hoskins (Danny De Vito était pressenti à l’origine) et John Leguizamo l’accompagnera en Luigi, même s’il en a oublié sa moustache, pourtant significative aux frères Mario. La complicité des deux personnages fonctionne relativement bien et on apprécie leur humour. A eux deux, ils sauvent partiellement le film.

Avec un budget honorable (45M$), l’introduction pixelisées des dinosaures n’est pas bien jolie à voir (à savoir que le film de Spielberg sortait la même année). Mais la tonalité, chère au générique du jeu, viendra vite nous plonger dans une sorte de nostalgie.  Celle qui me pousse à l’être encore aujourd’hui, dans le souvenir d’être dans la salle de cinéma le premier jour de la sortie du film, en ce mois de juin 1993.

Jamais le film ne sera considéré… Tu m’étonnes quand on sait que deux guignols se retrouvent malgré eux dans une dimension parallèle où vivent les descendants des dinosaures pour sauver une princesse protégée par son papa la mycose, ça ne donne pas foncièrement envie de voir le film, ni de jouer au jeu. Le ridicule ne tue pas! Et pourtant, c’est tellement « nanardesque » que je regrette de ne pas voir un DVD sortir de cette drôle de dimension. Certainement nul d’un point de vue scénaristique, le film en devient presque magique en étant une superproduction aux allures de série B incontournable, accompagnée en plus d’une florissante musique bien datée de Alan Silvestri.

La scène finale laissée ouverte n’a pas donné lieu à une suite. Peut-être est-ce préférable? Cela permet de préserver ce petit bijou infantile en l’état, même si on sait qu’un jour Hollywood reviendra chercher les plombiers pour qu’ils reviennent au cinéma sur le devant de la scène!

Basique, fun et raté, Super Mario Bros est un gros délire de son époque qu’il faut apprécier avec son degré le plus élevé. L’idée d’adapter Super Mario au cinéma va à l’encontre de ce qui fait l’essence du jeu. Mais Mario & Luigi conservent un certain charme à franchir le grand écran alors qu’ils étaient les personnages vidéoludiques les plus marquants du petit écran. Mamamia!

9 thoughts on “Super Mario Bros (1993)

  1. J’ai adhéré totalement au film, une surenchère de n’importe quoi assumé qui a le mérite d’être original et drôle
    L’un de mes films préférés je pense
    Il y a juste une chose dont tu ne fais pas mention, c’est que le film était destiné aux enfants à la base, et que on est très très loin du film pour enfants, avec toute ses allusions salaces et ses gros mots haha

  2. J’ai lu un récent article du réalisateur qui n’assume pourtant pas son film, à cause d’une production chaotique.

  3. J’aime beaucoup ce film ! Je l’avais vu à sa sortie en salle, j’avais 8/9 ans, gros fan des jeux sur NES, Super NES et Game Boy, ça m’a pas empêché d’adhérer au film, même si ça n’avait qu’un très vague rapport. Il était fun, rythmé et coloré, je l’aime encore même actuellement, je comprend pas trop le lynchage qu’il a subi.

  4. Nous sommes proches des deux univers, consoles et cinéma, cela doit être une raison pour ne pas détester totalement le film.

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