Revenant (The) (2016)

The Revenant

Réalisé par Alejandro González Iñárritu


Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy
Pays:   Canada,   États-Unis
Genres : Western, Drame, Aventure, Thriller
Durée : 2 h 36 min
Année de production : 2015

8.5/10

Tout juste un an après avoir été récompensé de l’oscar du meilleur réalisateur pour Birdman, Alejandro González Iñárritu récidive cette année en s’acclimatant au western glacial teinté d’aventure. Avec 12 nominations aux Oscars, la foule est aujourd’hui tournée vers Leonardo DiCaprio. Aura-t-il l’OscarAfficher l'image d'originetant attendu? Rendez-vous le 28 février!

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The Revenant est adapté du roman éponyme de Michael Punke, lui-même inspiré par des faits réels. Attribué à Park Chan-Wook, puis à John Hillcoat c’est finalement le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu qui se chargera de mettre en scène de façon sensationnelle et sensorielle, une conquête de l’Ouest intense et brutale. Suite à un tournage laborieux lié au perfectionnisme du réalisateur, les conditions météo complexes et l’abandon de certaines personnes, la fin du tournage sera décalée de près de 5 mois avec des journées réduites à 4 heures de tournage pour exploiter au mieux la lumière. « Tout le monde était gelé, l’équipement se cassait. Déplacer la caméra d’un endroit à un autre était un cauchemar » s’expliquera le réalisateur. Le budget quant à lui passera de 95 à 135 M$, le perfectionnisme coûte cher!

Tourné uniquement en lumière naturelle, cette dernière œuvre d’Iñárritu est une véritable claque visuelle qui confirme le génie de son réalisateur. Pourtant le scénario est sur le papier on ne peut plus simple et primaire. Mais grâce à une réalisation captivante et un duo d’acteurs brillant, ce survival est une expérience de cinéma. Introduit par une scène de bataille impressionnante d’affrontement entre les Indiens et les trappeurs, la caméra du réalisateur nous plonge dans un combat sanglant et dynamique. Notre œil puis notre esprit se retrouvent rapidement happés par un tourbillon de plans invraisemblables à la limite du plan-séquence. Les mouvements fluides d’une caméra à raz de sol, éclaboussée par les chevaux, rendent immersif le spectacle au travers d’une action austère et intense. La mort rôde à chaque plan. Nous sommes à la limite de vouloir courir pour se libérer de cette sauvagerie tellement la mise en scène englobe le spectateur.

Vient ensuite le combat entre Leonardo DiCaprio et la nature. Elle s’introduira par un échappatoire difficile, tortueux et douloureux des griffes d’un ours qui ne cherchera qu’à protéger ses petits. Une scène dantesque, déjà culte qui fera grincer les dents des âmes les plus sensibles. Leonardo DiCaprio va alors effleurer la mort. Anéanti, esquinté, le supplice de ses blessures est un véritable calvaire. Et les conditions du terrain n’aideront pas notre héros à voir positivement. L’environnement particulièrement réaliste rend le calvaire de notre héros encore plus intense. Mais la survie est telle que tout est surmontable. Dans la douleur mais aussi dans la vengeance. Celle qui va permettre de retrouver son traitre de compère qui l’a lâchement laissé, en plus d’avoir enlevé la vie de son fils. S’ensuit un long périple. Même si le rythme est lent, le réalisme est omniprésent. Les plans nous semblent provenir de chez Terrence Malick (en moins chiant) avec des travellings soignés et des contre-plongés qui rendent la forêt démesurée. L’homme est finalement petit, la vie quant à elle est miraculeusement précieuse.

Même si la performance de Leonardo est exceptionnelle, à y voir sur la longueur elle semble se répéter. Il souffre, grimace, bave et rampe. Et même si son agonie nous touche, on peut constater que la prouesse de l’actor studio est bien partagée avec son homologue Tom Hardy. Pourtant exilé, il laisse derrière lui une sombre présence fantomatique, celle qui sera l’entrée de son propre enfer. The Revenant a la chance d’avoir un duo au sommet de leur carrière. De plus, le film ne soumet pas véritablement de point culminant, c’est l’agonie permanente des personnages, qui ne cherchent qu’à survivre dans un environnement hostile, qui rend la situation accablante.

Austère, terrifiant, cru, lent, brutal, glacial et sublime, The Revenant est en lice pour décrocher quelques Oscars. Les paysages enneigés, la nature hostile, et le froid sont admirablement bien retranscrits par une réalisation minutieuse et divine. Alors qui de la nature, du blanc américain ou du peau-rouge amérindien est le plus sauvage?

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