Visiteurs en Amérique (Les) (2001)

Les Visiteurs en Amérique

Réalisé par Jean-Marie Poiré

Avec Jean Reno, Christian Clavier, Christina Applegate
Pays:  France,   États-Unis
Genres : Comédie, Fantastique, Science Fiction
Durée : 1 h 23 min
Année de production : 2001
5/10

Comédie correcte et pourtant très mauvaise adaptation. En soi, la comédie en elle-même porte souvent à sourire, les personnages sont toujours perdus dans leur nouvelle temporalité mais quand on le compare à la version originale, c’est ultra mauvais, encore plus que la suite. Les deux personnages s’accommodent avec aisance au monde moderne, que l’on en oublierait qu’ils viennent du Moyen âge.

Déjà qui est ce André le paté? Pourquoi ne pas avoir gardé Jacquouille la fripouille? Et pourquoi ont-ils des dents blanches Colgate alors que ce savoureux détail faisait partie de la personnalité des deux gueux. Tant qu’à refaire des blagues, pourquoi sont-elles effleurées, partiellement mis en images? On se refait la scène du lavage de mains dans les chiottes et après plus rien. Où est l’inondation qui révoltât la magique et hystérique Béatrice Goulard de Montmirail. D’ailleurs, plus de « Béa » non plus mais juste une descendante contemporaine royaliste amoindrie, lissée et sans saveur, même si Christina Applegate tente de faire son possible. Et putain Ginette, la mythique clocharde, remplacée par une jolie jardinière, qui va devenir l’improbable complice de Jacqu…André!

Si quelques gags fonctionnent, la crainte de voir tout déraper face à Edgar Bernay n’existe ici plus. Ça batifole mais les enjeux sont maigres et l’émulation ne fonctionne pas. L’interprétation des deux acteurs est cependant acceptable, bien que largement en dessous de celle des deux premiers films en plus de se confronter à une nouvelle langue. Heureusement, reste encore quelques décors et quelques costumes qui nous rappelle que l’on est dans le bon film…

Mais le pire dans tout ça, c’est que l’on aurait pu penser que le film se joue à l’Américaine, toujours plus gros, toujours plus lourd, mais même pas! Et quand on sait que Chris Colombus a co-signé le scénario, la déception est encore plus grande. Même la musique n’a pas l’envergure de la composition originale d’Eric Levi. Cette haute envolée au pays de l’oncle Sam se ramasse violemment pour en devenir une comédie abrégée, atrophiée, déchue. Il faut espérer qu’un cinéphile Américain aura pris au moins la peine de voir le film original pour comprendre le statut culte du film.

Un remake anecdotique qui a du mal à faire fonctionner nos zygomatiques mais surtout qui massacre l’orignal! C’est une consternation de voir notre tandem, jadis hilarant, devenir deux clowns au pays des burgers. Quel dommage, surtout pour nous les fans gaulois…

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