Anomalisa (2016)

Anomalisa

Réalisé par Charlie Kaufman, Duke Johnson

Avec David Thewlis, Jennifer Jason Leigh, Tom Noonan
Pays:  États-Unis
Genres : Animation, Romance
Durée : 1 h 30 min
Année de production : 2015
6/10

Anomalisa est un film d’animation particulier. Venant de Charlie Kaufman, grand scénariste qui nous a pondu quelques belles pépites cinématographiques, on aurait pu s’attendre ici, à un scénario un peu plus abouti. En effet, si la majeure partie du film est intriguant, la finalité tombe un peu à plat. Après avoir vécu un amour naissant entre deux personnages timides, parfois perdus, on retourne à la réalité, loin de cet hôtel dans lequel on a vu les premiers émois du couple jusqu’au coïte longuement filmé, une première dans le monde de l’animation. Un amour fugace qui se meurt. Michael Stone  aura quitté son univers de conférencier, le temps de vivre un amour fou, parce qu’impossible.

Ce genre d’animation est toujours impressionnant sur sa mise en place, entre les décors minutieux et l’animation au travers de 118 089 photographies assemblées pour avoir un rendu fluide. Le choix artistique est une prise de risque mais totalement assumé. Wes Anderson ne pourra pas le dire le contraire! Mais c’est dommage de voir que le scénario s’anéantit sur sa conclusion manquant cruellement de profondeur et d’humanité. Kaufman n’a pas osé approfondir un peu plus le rêve au point de se confondre avec le réel, ou inversement. Et pourtant, alors que les masques des « poupées » sont visibles pour des raisons que l’on ignore, Kaufman en fera un atout pour faire tomber le menton de Michael Stone. La folie pointe alors son bout du nez, on se dit que le film va prendre une nouvelle dimension, basculer de la romance au fantastique mais non… quel dommage.

Charles Frith - Punk Planning: ANOMALISAAnomalisa se veut un divertissement pour adultes apportant une certaine réflexion sur le monde qui nous entoure. L’animation souligne un aspect mécanique et superficiel des relations humaines, avec cette accentuation sur l’uniformisation des visages et des voix. Mais c’est à travers une nouvelle voix, la seule féminine du film, que notre héros va se plonger dans une romance d’un soir. Au final, on s’attache aux personnages et la naissance de cet amour particulier n’est pas déplaisante. Une certaine gêne s’installe parfois, la timidité du duo laisse beaucoup de moment de blanc. C’est un film que j’aurais pu détester quelques années plus tôt mais la sensibilité qui gravite autour de l’œuvre n’ait pas totalement exclu. Il se passe quelque chose de bizarre. Une gratitude certaine pour Kaufman d’être défini ainsi.

Original, intriguant, déprimant, Michael et Lisa incarnent un vécu sincère et qui parlera à ceux qui veulent bien voir derrière les masques. 

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