Border (2019)

Border

Réalisé par Ali Abbasi

Avec Eva Melander, Eero Milonoff, Sten Ljunggren
Pays:  Danemark,   Suède
Genres : Thriller, Fantasy, Romance, Drama
Durée : 1 h 50 min
Année de production : 2018
7/10

Résultat de recherche d'images pour "border film"Primé à Cannes dans la selection Un certain regard, Border se situe entre les légendes fantasques nordiques et le thriller. André Øvredal s’était déjà penché sur la question avec Troll hunter mais ici le sujet décrit par le réalisateur Ali Abbasi est beaucoup plus intimiste. Un film qui a le grand mérite de sortir des sentiers battus et d’assumer sa différence. Border se caractérise  par l’essence même de notre perception de l’horreur aux destins de personnages rendus forcément marginaux par leur discordance.

Avec l’interprétation animale d’Eva Melander, Border est capable de provoquer des sentiments aussi éloignés que l’émotion et le dégoût. Sur la première partie du film, Tina qui semble diriger sa vie professionnelle normalement, entre dans une quête d’identité face à la difformité de sa personne. Le spectateur se questionne sur son physique et ses facultés « reniflantes », sans savoir si sa difformité est un accident, de naissance ou parce qu’elle est tout simplement différente. Dans la seconde partie, Vore, un être avec les mêmes difformités physiques, va venir troubler notre héroïne, et par la même occasion le spectateur (on oubliera pas de sitôt cette fameuse scène d’accouplement. Beurk!) S’apprivoisant, tout le mystère autour de ses drôles de personnages va alors donner du sens à la bestialité de Tina. Une révélation qui nous interroge sur l’acceptation ou non de sa différence dans une inhumanité aujourd’hui exacerbée.

Avec une mise en scène qui prend son temps, le réalisateur explore son scénario avec des longueurs qui s’installent en parallèle de la complaisance qu’on a pour les personnages et le plaisir de la découverte progressive de l’intrigue. Embarrassant, parfois glauque, le film est à la frontière de plusieurs genres qui le rendent très dur à ranger unilatéralement dans une catégorie. Une œuvre difficile comme a pu l’être à son époque Freaks ou Elephant Man, approfondissant la psychologie d’être d’une « monstrueuse pureté ».

Un film surprenant et dérangeant avec deux acteurs qui ont su, malgré leurs prothèses en latex, donner tant de vérité à leurs personnages primitifs.

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