Bernie (1996)

« J’m’appelle Bernie Noël, j’ai 29 ans bientôt 32. »

Bernie

Réalisé par Albert Dupontel

Avec Claude Perron, Roland Blanche, Albert Dupontel
Pays:   France
Genres : Comédie
Durée : 1 h 27 min
Année de production : 1996
7/10

Première réalisation d’Albert Dupontel, Bernie démontre toute la folie qui trotte dans la tête de l’artiste. Sans concession, Dupontel va mettre ici en image la base de son univers si particulier.

Comédie absurde et reconnue dans l’hexagone, Bernie ne laisse pas insensible. Par sa violence, mais aussi par l’attachement qu’on a pour son héros, on suit agréablement les retrouvailles d’un père encore plus cinglé et la conjonction avec une mère totalement désemparée. Ce trio totalement excentrique nous amuse par son côté trash et déséquilibré. Les répliques sont très drôles. Même dans les pires moments sanguinolents on éclate de rire. Quand le père se fait couper la main par la mère, on ne grimace pas, on rigole! « Fini la branlette ! – J’m’en fous, j’suis gaucher ! ». De plus on appréciera les moments de complicité entre un père aimant qui veut expliquer à son fils les bienfondés de la vie. « – Dis papa, comment ça se passe avec le sexe des filles ? – J’sais pas, j’fais qu’les enculer ! ». Mention spéciale à Roland Blanche, qui sublimera la folie de Dupontel en jouant son père, accoutré d’une magnifique bombe d’équitation! 

Entre humour noir, tragédie, OFNI, Dupontel façonne son œuvre. Même si l’image est de piètre qualité, le rendu filmique est soigné avec des transitions composées et intéressantes. Avec des effets de caméra recherchés, on sent que tout a été réfléchi dans ce foisonnement de péripéties. Sans oublier la magistrale scène d’abattage à coups de pelle. Une immersion aussi impétueuse que fatale même si trop courte au vu du plaisir qu’elle procure.

Bernie, monstre d’humour noir, de burlesque et de délires jubilatoires démontre un monde social cruel et de plus en plus réaliste. Cependant Bernie n’apporte pas assez d’empathie même si Dupontel n’oubliera pas de plonger son œuvre dans la poésie. Pas en y insérant la clé de la maison dans le fion de Roland Blanche, mais dans une fin où Bernie sombrera drogué et abattu mais heureux , à dos de cheval dans une prairie où l’attendent ses parents qu’il aura enfin réuni.

Et pour mieux contextualiser le film, je laisse le dernier mot à notre ami Bernie: « En ce moment je fais toujours le même rêve, je nage dans la Seine et tout d’un coup j’avale un rat alors j’étouffe et puis je coule, et en bas y’a des huîtres elles m’attrapent les chevilles, alors je vomis le rat sur les huîtres, le rat il attaque les huîtres, je remonte à la surface, je prends une péniche dans la tête et là je me réveille. »

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