Gazer (2024)

 

Synopsis: Séparée de sa fille contre son gré, une jeune femme enchaîne les petits boulots tout en luttant contre un trouble mental dont elle ne connaît le nom, mais qui déforme sa perception du temps et de la réalité. À la réunion d’un groupe de parole qu’elle fréquente, elle accepte un deal mystérieux avec l’une des participantes.

 

Gazer

Réalisé par Ryan J. Sloan

Avec Ariella Mastroianni, Marcia DeBonis, Renee Gagner
Pays:  États-Unis
Genres : Mystère, Thriller, Horreur
Durée : 1 h 54 min
Année de production : 2024
3/10

Gazer, un film auto-produit réalisé par Ryan J. Sloan et tourné sur les week-ends pendant deux ans, est un exemple de cinéma indépendant américain qui semble naître des mains de son réalisateur, mais avec un accouchement quand même difficile.

Cette frêle jeune femme au visage anguleux incarne un personnage tourmenté par une maladie dégénérative qui déforme sa perception du temps et du réel. La rencontre inattendue d’une autre femme dans le groupe de parole de Frankie se transforme en un piège machiavélique. Frankie est manipulée pour être perçue comme l’auteure d’un crime qu’elle n’a pas commis, tandis que ses cauchemars récurrents semblent la désigner comme l’assassin de son mari.

Ryan J. Sloan, pour son premier long-métrage, initie une enquête paranoïaque, pourtant sans pause, mais ne parvient malheureusement pas à maintenir l’intérêt une fois l’intrigue lancée. Le récit tourne en rond et l’ennui s’installe rapidement. Le personnage principal, Frankie, souffre d’un trouble mental dégénératif qui limite ses capacités d’attention, une caractéristique mise en avant au début, mais ensuite quelque peu oubliée. On est loin de la maîtrise narrative vue dans Memento de Christopher Nolan. Sans être déshonorant, Gazer s’inscrit dans un certain cinéma new-yorkais inspiré des seventies, où le grain exacerbé de la pellicule et l’atmosphère fiévreuse de l’espace urbain relèvent un film qui peine à se distinguer, malgré ses influences cinématographiques évidentes.

Certaines idées, comme cette boîte à connexion organique, laissent perplexe et semblent n’avoir aucun lien tangible avec le reste de l’intrigue. Ou alors une symbolique que seul les initiés peuvent comprendre. De plus, les brèves rêveries de Frankie n’arrivent pas à créer une véritable liaison entre son univers mental et sa réalité concrète, même si l’ombre d’un complot plane constamment. La fin, assez ouverte, préserve le mystère du film, laissant présager une accélération de la perte des facultés cognitives de Frankie. Mais quand tout se termine, c’est le spectateur qui est content de ne plus tourner en rond dans une mise en scène redondante et piétineuse.

Malgré ses ambitions et quelques éléments intrigants, Gazer ne parvient pas à convaincre et laisse une impression de potentiel inexploité ou incompris.

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