Réalisé par Avec Jack O'Connell, Domhnall Gleeson, Garrett HedlundPays: Genres : Drame, Guerre Durée : Année de production : |
8/10 |
Adapté du livre Invincible: une histoire de survie et de rédemption de Laura Hillenbrand, le projet se concrétise enfin alors qu’il avait déjà été envisagé dans les années 50 avec Tony Curtis. C’est autour de la vie de l’athlète Louis Zamperini, que sa voisine Angélina Jolie montrera son intérêt à vouloir mettre en images l’héroïsme, l’humanité et la foi de l’homme durant la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup, comme son compagnon Russell Allen Phillips, n’ont pas eu la même reconnaissance, parce qu’inconnu avant la guerre. Angelina Jolie ne manquera pas de souligner le courage de ces héros de guerre, en ayant pour caution une « histoire vraie », une garantie pour que ce drame ne laisse personne indifférent.
Après avoir déjà côtoyé les camps de concentration à Sarajevo (Au pays du sang et du miel), cette seconde réalisation d’Angelina Jolie, passant par une réécriture des frères Coen, va être contée avec une solide mise en scène autour de ce légendaire rescapé de guerre. La narration mêle par le biais de flash-back sa vie de famille abordant ses débuts d’athlète (ndlr: il n’arrivera que 8ème aux 5000 m des J.O de Berlin) et sa vie de militaire engagé. On appréciera le petit caméo (méconnu) de Clay Zamperini, le petit-fils de Louis, dans le rôle d’un porteur de la flamme olympique.
Dès les premières minutes, on est harnaché aux gouvernes des avions B24 face aux Zero fighters ennemis. Avec une magnifique photographie de Roger Deakins, la guerre ne semble pas si terrible. L’attaque et les bombardements ne font pas encore apparaitre les blessures qu’endurera Zamperini. Même si la narration a tout d’un film classique, l’authenticité va se poursuivre par une longue épreuve de survie dans un canot de sauvetage qui va durer près de 47 jours. Fort heureusement, le film ne se résumera pas qu’à cet exercice de survie qui aurait pu ressembler à certains « survivals » qui ont déjà eux leur succès au cinéma. De plus, Finn Wittrock Born qui accompagne Louis Zamperini n’est pas toujours juste dans sa prestation d’homme qui effleure la mort à chaque instant. Près d’une heure de film plus tard, l’ombre d’un vaisseau marin s’abat sur les visages des survivants. Si l’espoir fait surface, il ne sera que de courte durée.
L’emprisonnement dans un camp de détention par les troupes Japonaises va être un véritable calvaire pour nos prisonniers Américains. Encore plus quand on a passé un mois et demi à la dérive dans l’océan. On a eu par le passé beaucoup d’images des camps de concentration allemands parce qu’ils étaient aussi odieux que limitrophes à notre pays; du coté du Soleil levant c’est beaucoup plus trouble même si on sait que les conditions humaines sont effroyables. Si Angelina Jolie occulte parfois la violence physique de ce qui se cachait là-bas, elle n’exclura pas les violences psychologiques. Jack O’Connel, amaigri, apporte véritablement de la sincérité dans la soumission de son personnage. Son rôle est inversé face à l’inquiétant tortionnaire qu’il était dans Eden Lake. Son regard en dit parfois plus que ses « silencieuses » répliques. La relation avec le geôlier sadique est ambiguë et va vite se transformer en rapport de force, mettant l’endurance du détenu à sang. Le visage du bourreau n’exprimera très peu le fanatisme autour des sévices infligés à son martyr, même si on sent qu’il y a de la reconnaissance face à un homme devenu Invincible par sa force de caractère, l’élément essentiel qui a fait de cet athlète, un homme d’honneur – et vice-versa.
Un biopic touchant, parfois dur mais authentique. Avec sa réalisation académique, certaines longueurs sont comblées par le désarroi qui touche autant notre héros mortifié que le spectateur subjugué par la cruauté de l’homme en temps de guerre.
Déborah Dubh Txr liked this on Facebook.