Mélancholia (2011)

Melancholia

Réalisé par Lars Von Trier

Avec Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland
Pays:  Allemagne,   Danemark,   France,   Suède
Genres : Drame, Science Fiction
Durée : 2 h 10 min
Année de production : 2011
7.75/10

Au départ, il y a une introduction en « slow motion » de 8 minutes, d’images totalement incompréhensibles, mais qui trouveront un sens en fin de film (et qui demande même à être revu à la fin du film). Puis on a le film qui est divisé en deux parties. La première s’oriente autour de Justine (Kristen Dunst) face à son mariage le plus morbide, le plus mélancolique qui soit. On ne comprend pas pourquoi elle veut/doit se marier avec cet homme si elle ne veut pas de lui, pour en plus profiter un instant de se sauter le premier venu dans un coin. Durant 45 minutes c’est l’incompréhension, on s’ennuie, on est au bord du suicide, autant que Justine. Cette partie même si utile car elle expliquera plus tard pourquoi Justine est si mélancolique, reste véritablement trop longue, avec un trop plein d’inutilité. C’est presque dommage car beaucoup de spectateur vont abandonner dans le premier tiers du film en lui crachant dessus, et pourtant la suite amène son lot de surprise et d’émotion.

La seconde partie (clairement écrite à l’écran) aborde le personnage de Claire (Charlotte Gainsbourg) sur un ton beaucoup plus fantastique, s’orientant plus sur des ressentis angoissants. La sœur qui était exemplaire au mariage, se retrouve face à une situation que beaucoup de personnes auraient eu du mal à appréhender. La menaçante planète Mélancholia se dirige vers la Terre et l’angoisse qu’elle apporte s’amplifie au fur et à mesure que la planète et donc le film avance. Ça en devient tellement bouleversant qu’on passe la dernière moitié du film en semi-apnée, la boule au ventre, face au désarroi de cette catastrophe naissante.

Alors que Claire était une femme positive et pleine de vie au mariage, elle se trouve métamorphosée face à cette nouvelle situation. Quant à Justine, à la limite du suicide s’ouvre totalement face à cette mort qui approche et qu’elle appréhende finalement moins que sa sœur, voir qu’elle attend. Les caractères s’inversent, la donne n’est plus la même, pourtant l’échéance est identique pour tous. Le mari de la sœur, John (Kiefer Sutherland), scientifique dans l’âme, lui aussi aura sa propre façon de s’exprimer et de vivre cette conjoncture. Ce qui nous amène aussi à une interrogation personnelle: « Que ferions-nous dans de telles circonstances? ».

Le scénario met véritablement en avant les changements de caractères face à une situation totalement inédites, voir improbables. On n’est plus maitres de nos esprits et de nos corps. La tension est à son apogée à la fin du film, sur le plus beau plan du film, voir de l’année. L’image est sensationnelle. On a des plans hors-normes, de toute beauté. La lune blanche et Mélancholia bleue sur un même plan, y a pas à dire ça claque. Et puis les ralentis, la neige, les grêlons, le vent… enfin toute la dernière partie est maitrisée niveau photographie, on a affaire a de véritables tableaux. Le thème musical qui revient assez souvent nous aide à nous plonger dans cette histoire aussi mélancolique, que bouleversante.

 C’est cette seconde partie qui nous fait véritablement comprendre l’introduction et la première partie du film au premier abord incompréhensible parce qu’elle manque quand même des brides d’explications, ou même un petit clin d’œil qui nous raccrocherai à la seconde partie. Mais diviser la lancinante scène de mariage par deux, et en contrastant moins les deux parties qui sont trop distinctes à mon gout, aurait fait de ce film un véritable chef d’œuvre.

Un film qui chamboule à la fois dense et pesant même si peu captivant sur le départ, mais qui reste artistiquement réussi. On est bien loin de la bouse d’Antichrist, et pourtant j’ai cru sur les premières minutes me retrouver dans un trip similaire. Ouf rassurez-vous on est diamétralement opposé avec ce film qui est plein de sens et plein de bouleversement (méta)physique.

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