Femme qui aimait les hommes (La) (2011)

La Femme qui aimait les hommes

Réalisé par Hagar Ben-Asher

Avec Hagar Ben Asher
Pays :  Israël
Genres : Drame, Étranger
Durée : 1 h 27 min
Année de production : 2012
6.5/10

La salope, la trainée, voilà les premiers mots de cette critique qui n’est qu’une simple traduction du titre du film (The Slut) et qui peut déjà mettre en garde le spectateur averti. Ce premier long métrage est une œuvre choc. Certes contemplatif, et lent, il en reste pas moins cruel mais réalisé avec brio par l’actrice principale qui plante sa caméra dans la campagne israélienne. C’est un film marquant comme le très récent Incendies. A peine sortie du cinéma, je suis resté de marbre face à ce film, mais les heures passant le message du film me hantait, et l’estime que j’avais du film augmentait. Jusqu’à la fin du festival j’ai eu une pensé pour cette effroyable premier film.

Dès la première scène la salle bondit. Un sursaut franc, qui nous fait tous sourire, tellement c’est soudain. Puis les personnages se positionnent, la « trainée » montre son vrai visage, ses agissements vis-à-vis de trois hommes qui l’accompagnent au quotidien, le film prend son temps. Les sièges du cinéma claquent, la salle perd ses spectateurs, quelques longueurs, peut-être un peu trop, et c’est dommage car la force du film arrive sur la seconde partie.

La réalisation est soignée, des fois trop, et quand un travelling démarre avec une scène floue réglée pour faire le point sur un objet à venir, on sent (trop) la caméra. Mais dans l’ensemble c’est bien réalisé, on arrive à oublier la caméra lorsque le film prend de l’intérêt et la photographie de la scène de la baignade est magnifique (même si ça sent le filtre en post-prod mais peu importe). Les acteurs jouent avec justesse. Les regards sont plus présents que les dialogues mais ils en disent souvent long. L’actrice/réalisatrice et son coté « julia Roberts » tiens le film sur ses épaules avec virtuosité. La scène où le couple fait l’amour semble si vraie, c’est troublant de réalisme, on se demande où s’arrête le cinéma.

Tout est subjectif, la réalisatrice a la délicatesse d’en montrer peu (enfin même si des sexes d’hommes au travail sont dévoilés) mais on en garde un gout amer de cette histoire, de ces images et de cette réalisation. Tout le monde se regarde, s’observe, mais ne se parle pas, ne se comprend pas. La trahison et la haine s’amplifie, mais aucun personnage n’ose en parler. Les pulsions de la femme montrées à travers les yeux de « son » homme vont être lourd de conséquences. Une leçon immorale va en découler, mais l’amour et la compassion est toujours là et pourtant l’histoire est dure et immorale.

Un film qui a peu de chose à dire, qui divise mais qui a le mérite d’ouvrir le débat et de laisser une fin marquante.

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