Sorcières de Zugarramurdi (Les) (2014)

Les Sorcières de Zugarramurdi

Réalisé par Álex de la Iglesia

Avec Hugo Silva, Mario Casas, Carmen Maura
Pays :  Espagne,   France
Genres : Comédie, Horreur
Durée : 1h54min
Année de production : 2013
7.5/10

Encore une belle pépite signé Alex de la Iglesia. Un film qui vous met un gros shoot au cul en vous prenant par la main et qui fini par vous tirer par les pieds. Ce qui est bon avec ce réalisateur c’est cette facilité à mixer les genres qui n’ont rien à voir pour en faire une œuvre cohérente.

Au départ, le film débute sur un casse qui va être effectué par Jésus, un soldat en plastique et Bob l’éponge. Partant de ce principe, on se dit: « mais c’est quoi ce film? ». Mais non, ce n’est rien, juste quelques gars qui se déguisent, là n’est pas le coté ultime (entendre le plus farfelu) du film, même si durant cette première demi-heure on n’a absolument pas le temps de s’ennuyer, on est totalement captivé par l’action et les préoccupations des uns et des autres. La photographie léchée et contrastée et le rythme soutenu nous captive et les brins d’humour rendent les personnages attachants.

Ensuite vient la seconde partie, un peu plus lente mais pas moins désagréable. Les casseurs s’enfuient vers la France pour s’enfoncer petit à petit vers la forêt de Zugarramurdi. On y découvre des personnages bizarres, on sent que cela va déraper mais il y a toujours une petite retenue, on se dit que finalement ça va pas trop mal se passer pour nos héros.

Enfin c’est sans compter sur la troisième partie, où le réalisateur va nous mettre sa gifle durant un repas totalement WTF ainsi qu’un rituel faisant place à une mère supérieure aux formes disons imposantes. C’est peut être le point le plus tangent du film, on aurait peut être pu se passer de cette énormité, mais c’est cette mixité qui fait son charme. Ce petit truc si on peut le dire ainsi, qui nous désoriente totalement. L’élément qu’on ne peut pas deviner et qui marque indéniablement le film. En parallèle, nos personnages ne perdent pas leur humour, surtout le soldat vert qui n’en loupe pas une pour nous faire rire, pourtant dans des moments parfois inquiétant. S’ajoutent à l’équipe principale, les deux flics et la femme de Jésus, qui sont certes accessoire mais qui permette de voir un autre point de vue de la situation.

Au niveau du casting, Jésus (Hugo Silva) et le soldat en plastique (Mario Casas) gardent leur complicité jusqu’au bout. Appréciable dans chacun de leur rôle. La jeune sorcière (Carolina Bang) qui semblent ne pas savoir bien passer le balai (cf. capture) a le regard aussi charmeur qu’effrayant. Sans oublier Graciana (Carmen Maura) qui garde la main sur toute cette drôle de situation.

Visiblement le réalisateur a eu du mal à digérer son divorce et c’est la position de la femme dans la société qui va être sacrément mis en question. Heureusement l’humour aidant, il n’y a pas de moral à en retenir sur ce point, surtout que l’homme n’est pas épargné à certains moments. Le divorce, la garde d’enfant et les différences physiques et sociales seront aussi abordé de façon légère, de quoi remplir le cahier des charges de façon satisfaisante. Seule la fin qui regroupe tout le monde au cinéma aurait pu être exploité d’une façon un peu radieuse ou du moins sans nous laisser dans l’attente.

Inventif dans sa mise en scène, Alex de la Iglesia à une énergie débordante qui se matérialise merveilleusement à l’écran. Et même si le nom du film est parfois compliqué à retenir, il en reste pas moins un film à voir, à conseiller et à revoir. Encore une fois le réalisateur sait utiliser son don pour mixer les genres et nous offrir un spectacle haut en couleurs.

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