Still Alice (2015)

Still Alice

Réalisé par Richard Glatzer, Wash Westmoreland

Avec Julianne Moore, Alec Baldwin, Kristen Stewart
Pays:  États-Unis
Genres : Drame
Durée : 1 h 41 min
Année de production : 2014
7.5/10

Adapté du roman L’Envol du papillon, Still Alice est un film touchant sans tomber dans le pathos. De plus, coïncidence évidemment troublante, dès lors où le projet fut attribué à Richard Glatzer, ce dernier apprend qu’il est atteint d’une maladie incurable, même si différente d’Alzheimer, pour s’éteindre quelques semaines après avoir vu son actrice principale recevoir l’Oscar de la meilleure interprétation. Un historique qui permet au film d’avoir une âme particulière, sensible et sincère. Julianne Moore contribue fortement à rendre l’œuvre encore plus touchante avec un rôle criant de vérité. Alec Baldwin accompagnera brillamment sa femme dans la maladie, dans un rôle discret de mari dépossédé.

La terrible souffrance qu’engendre la maladie est en premier temps une ignominie pour le malade qui, jour après jour, se voit amputé de l’essentiel : sa mémoire. Cette fatalité deviendra petit à petit l’effrondement familiale qui assiste impunément à la disparition mentale d’un être chair. Parce qu’Alzheimer, c’est tout simplement perdre son âme. On devient un inconnu pour les autres, on devient un inconnu pour soi-même.

Still Alice apporte les éléments essentiels de la maladie, jusqu’à voir une Julianne Moore totalement vidé, les yeux perdus, habitant dans un corps qu’elle ne comprend plus. On est dérouté lorsqu’elle va suivre, sans succès, ses propres instructions filmées quelques mois auparavant. La peine est si grande que l’identification au personnage est évidente avec le souhait que la maladie ne s’approche jamais de notre cocon familial. Cependant, Richard Glatzer diminué par sa propre maladie et dirigeant ses acteurs à travers un iPad, conserve une certaine retenue dans ses propos, sans rendre le personnage d’Alice esclave du corps médial, même si l’issue n’en sera pas bien plus glorieuse. Mais la frustration grandit quand le film s’arrête. On aurait « encore » aimé pleurer cette femme consumée par ses troubles, à défaut de la voir affronter la vie, même si cette curiosité en devient malsaine.

Nuancé et intègre, Still Alice est un film touchant et brillant avec une Julianne Moore sincère dans son interprétation.

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