A la poursuite de demain (2015)

« L’imagination est plus importante que le savoir, car le savoir est limité, alors que l’imagination embrasse l’univers entier. » – Albert Einstein

À la poursuite de demain

Réalisé par Brad Bird

Avec Britt Robertson, George Clooney, Raffey Cassidy
Pays:   États-Unis
Genres : Fantastique, Action, Aventure, Science Fiction, Mystère
Durée : 2 h 10 min
Année de production : 2015
6.75/10

File:Tomorrowland (film) 38.pngA la poursuite de demain est un mélange astucieux de plein de bonnes idées mais le résultat se trouve décevant face à un final en deçà du potentiel vendu par Disney. S’il est plaisant de parcourir l’univers magique de Tomorrowland avec un design autour des décors en accord avec de sublime effets spéciaux, le scénario quand à lui nous balade un peu dans tous les sens. A force d’avoir trop d’idées, sans vouloir faire des choix qui aurait rendu l’histoire plus fluide, Damon Lindelof accompagné de Brad Bird et Jeff Jensen ont rendu l’œuvre confuse sans être pour autant impénétrable.

En adaptant le monde futuriste du parc Disney, appelé chez nous Discoveryland, les scénaristes ont préféré jouer la carte du rubik’s cube, en imbriquant plusieurs éléments pour dévoiler petit à petit un scénario bien équilibré même si la narration est au début un peu évasive sans avoir une ligne directrice claire du point de vue du spectateur. En matière de mise en scène, rien à redire, c’est beau, on sent la maitrise de Brad Bird, sans oublier l’influence du visionnaire et ingénieux Walt Disney. De plus, la musique de Michael Giacchino est envoûtante. Une des meilleurs B.O de sa carrière! A elle seule, ça mérite de tendre l’oreille.

Les déplacements dans le temps comme dans l’espace ne sont pas toujours simplifiés ou alors trop divergents. En effet, entre voyage dans l’espace et voyage dans le temps dans des dimensions parallèles, les déplacements sont un peu trop alambiqués. Ceux pour se mouvoir sur notre planète ont peu d’intérêt si ce n’est de faire valoir une bonne idée en empruntant aussi la déroute. Résumons donc les différents déplacements:

  • En 1964, le déplacement du petit Frank dans une dimension parallèle se fait au travers d’un bateau du monde des poupées du parc Disney.
  • En guise de publicité, nous avons le pin’s qui projette son processeur reconnu par ADN dans le monde virtuel de Tomorrowland.
  • La base de lancement dans la Tour Eiffel établie par une organisation secrète (Eiffel, Tesla, Edison et Verne), fantasme des scénaristes pour asseoir un fondement historique et scientifique, servira de transport pour se rendre sur Tomorrowland.
  • Le portail bidirectionnel temporel généré depuis Tomorrowland pour se rendre sur Terre.
  • La machine fabriquée par Frank pour se rendre instantanément à Paris.

Tomorrowland prend donc énormément de liberté futuriste sans vraiment sur se focaliser sur une ou deux technologies rendant le tout excessif. Enfin continuons sur la scène du magasin de figurines qui ravira les plus geeks d’entre nous. Brad Bird rendra un bel hommage à la science-fiction et en particulier à Star Wars racheté par Disney, mais aussi à Pixar d’où il vient, même si d’autres y verront du pur placement de produit. La mise en scène autour des deux gérants-robots met en avant des décors bien appréciables avec une brillante scène d’action détonante. Tout comme la scène des agents-robots qui débarquent chez Frank. Entre astucieuse mise en scène et pièges en tous genres (laser, aimant…) on prend réellement plaisir à se sauver avec George!

La relation d’Athéna et Frank est décrite avec délicatesse, Disney oblige, on pouvait pas faire n’importe quoi entre une gamine de 12 ans et un homme de 50, même si le personnage d’Athéna manque un peu de profondeur dans les circuits. David Nix joué par Hugh Laurie joue un méchant cynique sous-exploité. Du Docteur House? Même si cet anti-héros n’est pas la clé du film, il manque une certaine prestance et un élément fort face aux héros qui tentent d’investir Tomorrowland. De plus, la vie éternelle du personnage balayé juste par une réplique de cure de jouvence aurait nécessité un peu plus d’explication ou simplement un vieillissement normal sans encore chercher à vouloir faire de la SF pour faire de la SF.

Enfin, la vue du monde futuriste sur le premier quart d’heure de film pour revenir au présent, supprime toute la magie qu’on s’attendait à découvrir plus tard. Et paradoxalement on regrettera sur la finalité de ne passer que très peu de temps à Tomorrowland. De plus, la fin est un peu précipitée, pourtant en 130 minutes ils auraient pu prendre le temps d’un peu mieux l’élaborer en évitant de la résumer à quelques explosions, en se focalisant un peu plus dans ce lieu mystérieux qui nous éblouis par sa splendeur visuelle.

La morale bien-pensante et bien sucrée basée sur l’espoir est pleine de vérité quand on regarde l’actualité qui nous démantèle toute perspective d’en avoir, sur une planète toujours plus proche de la fin du monde. Alors l’humanité est-elle ou non vouée à disparaître? Certains y verront de l’optimisme, d’autres de la naïveté. Les deux n’étant pas indissociables. Bienvenue à Disneyland.

Riche, fun, inventif mais tortueux, Brad Bird réalise de la science-fiction plaisante mais parfois décevante qui manque un soupçon de cohérence et de fluidité scénaristique. Une œuvre antinomique de toute l’actualité, qui a la jouissance de transporter son spectateur bienheureux à la recherche de l’espoir perdu.

6 thoughts on “A la poursuite de demain (2015)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.