Autómata (2014)

Autómata

Réalisé par Gabe Ibáñez

Avec Antonio Banderas, Birgitte Hjort Sørensen, Melanie Griffith
Pays:   Espagne
Genres : Thriller, Science Fiction
Durée : 1 h 50 min
Année de production : 2014
3.5/10

Avec la rareté des œuvres originales, il est dommage de voir les frileux distributeurs bouder la sortie cinéma, pour sortir l’œuvre de Gabe Ibáñez directement en DTV. Après avoir vu le film, les raisons sont valables, sauf que dans cette optique il y a beaucoup de films médiocres qui devraient emprunter la voie du DTV.

Avec son petit budget de 15 M$ et sa photographie amoindri en couleur abordée avec soin et cohérence, le rendu est classieux et loin d’être ridicule. Le souci majeur de ce film espagnol, c’est son scénario! Pas dans sa globalité, mais il manque juste une moitié de film. En effet, au début on est plus ou moins attiré par l’enquête que mène Antonio Banderas sans trop savoir où il va. L’affaire est trouble mais l’environnement est joliment retranscrit à l’écran et on prend plaisir à se déplacer dans ce décor post-apocalyptique. Après une heure de film, on se retrouve dans un désert aride sans avoir eu de grandes scènes croustillantes à se mettre sous la dent, le constat s’alourdit, le film rame. Même Wikipedia qui décrit le film en profondeur s’arrête à la scène du désert, comme si plus rien n’existait derrière. Verbeux et sans plus aucun intérêt, on comprend que les robots ont transgressé les lois d’Asimov, chers à la robotique, sans savoir les motivations qui les poussent à se réparer et surtout à s’exiler.  Il y a peu de sens, chaque spectateur doit se faire son propre questionnement autour des rapports entre créateurs et robots. Et pourquoi les robots construisent un robot de forme animal plus primitif qu’eux?

C’est étonnant de voir que les scénaristes ont introduit une histoire relativement attrayante pour la laisser mourir aussi rapidement sans creuser un raisonnement autour d’un univers qui avait pourtant une âme. L’histoire se perd en développements annexes, confus, au lieu de creuser le sujet central. Du coup, la seconde moitié du film n’est qu’un agrégat de scènes laborieusement empilées et trop approximatives! Avec la découverte de robots qui s’animent d’une volonté propre, la morale est finalement simpliste, voir effacée.

Côté casting, nous avons un Antonio Banderas chauve qui semble être perdu parmi les robots. Il ne doit pas savoir lui non plus quelle est sa réelle mission au sein du film, même s’il n’est jamais désagréable de le voir dans un premier rôle au cinéma. Mélanie Griffith vient cachetonner auprès de son mari dans un rôle inconsistant qui durera quelques plans.

Un film de science-fiction esthétiquement intéressant mais sa faiblesse scénaristique va le pousser dans les abîmes du genre. Un film qui va vite se retrouver auprès des décombres du robot Chappie. Dommage!

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