Deadpool (2016)

« Pourquoi le costume rouge ? Le sang se voit pas dessus.
Lui, il a tout compris. Il a son froc marron. »

Deadpool

Réalisé par Tim Miller

Avec Ryan Reynolds, Morena Baccarin, T.J. Miller
Pays:   États-Unis
Genres : Aventure, Action, Comédie, Science Fiction
Durée : 1 h 48 min
Année de production : 2016
8/10

Afficher l'image d'origineSi le film de super-héros a pris une grande place dans le cinéma Hollywoodien, Deadpool apportera un vent de fraicheur en proposant un film totalement différent qui casse les codes habituels du genre. Subversif, noir, corrosif, l’humour omniprésent de Deadpool est un recueil de grossièreté brillamment écrit rattrapant finalement les scènes d’action classiques du film de super-héros. En effet, la force du film réside dans l’abondance des répliques comiques, des vannes, des gags et absurdités en tous genres. Deadpool se moque de lui-même, des personnages qui gravitent autour de lui, jusqu’à se moquer de l’équipe technique qui le met en scène. Ça en devient jubilatoire tellement le rire l’emporte sur l’action. Ultra-référencé, on pense notablement aux multiples clins-d’œil aux autres films Marvel, mais aussi 127 heures ou Taken, Deadpool fera plaisir aux plus cinéphiles d’entre-nous en se replaçant continuellement dans le cinéma actuel et multiples références culturelles.

Dès le générique s’installe un climat d’autodérision. Car ce ne sont pas les noms de l’équipe du film qui sont mis en avant mais juste leur représentation « vacharde » dans l’industrie du cinéma selon Deadpool. S’ensuit un développement antéchronologique laissant place à une scène détonante, là où notre héros va raconter la genèse de sa mutation. On y découvre alors sa vie d’avant en tant que Wade Wilson, jusqu’à ce qu’il découvre qu’il a un cancer du foie, poumon et cerveau… Enfin rien de vital!

Deadpool n’est pas véritablement un super-héros aux super-pouvoirs, c’est un super-homme invincible même si les scénaristes feront du zèle en développant un personnage acrobate qui aime se mouvoir de façon totalement absurde et désarticulée. Ryan Reynolds parfait dans son rôle nous fera oublier un ancien rôle dans un costume vert, même si pas plus ridicule que la version rouge! Du coté des méchants, on a Francis dixit Ajax, celui qui est à l’origine de la mutation de Deadpool. Un personnage insupportable et surtout mal écrit. Car si lui non plus ne semble pas sentir la douleur, on ne connaît pas véritablement ses pouvoirs et leurs origines, même s’il doit être certainement l’auteur de sa propre mutation. Tout comme sa compagne Angel Dust aux allures de Xena la guerrière. Du coté des gentils, Deadpool ira taper à la porte du professeur Xavier pour y recruter Colossus et Negasonic Teenage Warhead. Il est dommage que cette dernière recrue au nom improbable, discrète et renfermée, ne dévoile pas vraiment sa personnalité. On appréciera la référence à Ripley dans Alien 3. Il aurait pu adjointer un duo un peu plus charismatique même si Colossus fait relativement bien le travail. Du coté des héroïnes, Morena Baccarin conforme aux exigences du grand écran dévoilera tout son charme dans une tenue sexy, même s’il aurait idéal de la voir un peu plus en action sur l’ultime scène. D’ailleurs son envolée finale est limite crédible mais dans un film de super-héros les normes sont réajustées, encore plus chez Deadpool qui enchaîne les bons points, nous faisant bien vite oublier ses petits défauts.

Ryan Reynolds: «Le budget de Dead­pool, c’est le budget cocaïne des autres films». Avec un budget « ridicule » de 58 M$, le réalisateur Tim Miller, qui réalise ici son véritable premier film, a compris que la simplicité était l’atout majeur pour réussir une telle entreprise, en insistant sur l’écriture des dialogues incisifs, caractéristiques du personnage. Du coup, les grandes scènes spectaculaires sont réduites et les imposants effets sont parfois douteux. A contrario, les ralentis autour de la scène sur l’autoroute sont remarquables de précision. Au final, le cinéaste qui semble ne pas être bridé par les studios (on pense à Josh Trank), nous livre un film fidèle au personnage iconique campé par un Ryan Reynolds haut en couleur avec un humour noir et décomplexé et de l’action ­débridée et punchy. Et la scène post-générique vaut enfin le coup de rester cloué dans son siège!

Loin des réalisations aseptisées, Deadpool, est de loin le plus déjanté des antihéros de Marvel. Loin du film classique, vous prendrez votre pied face à ce héros cagoulé dans sa magnifique combinaison moulante! Atypique, trash et déjanté, ce film de super-héros est une comédie subversive rafraichissante et bidonnante qui vous fera oublier ses petits défauts… Deadpoolistique!

Revu en 2024

4 thoughts on “Deadpool (2016)

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