Festen (1998)

Festen

Réalisé par Thomas Vinterberg

Avec Ulrich Thomsen, Henning Moritzen, Thomas Bo Larsen
Pays :  Danemark,   Suède
Genres : Drame
Durée : 105 minutes
Année de production : 1998
6.5/10

Après mon coup de coeur à Cannes avec La chasse, j’avais envie de découvrir les prémices du réalisateur Vinterberg.

Festen, second long-métrage du réalisateur, et premier labellisé « Charte Dogme 95 » qui interdit l’utilisation abusive d’artifices et d’effets spéciaux aboutissant à des produits formatés, jugés lénifiants et impersonnels. Le but du Dogme95 est de revenir à une sobriété formelle plus expressive, plus originale et jugée plus apte à exprimer les enjeux artistiques contemporains. Dépouillés de toute ambition esthétique et en prise avec un réel direct, les films qui en découlent cristallisent un style vif, nerveux, brutal et réaliste, manifesté généralement par un tournage entrepris avec une caméra 35mm portée au poing ou à l’épaule et avec improvisation de plusieurs scènes.

Et c’est vrai que la charte se fait bien ressentir ici. Sans être dans une réalisation « shaky » mais plus dans le souci de filmer pour filmer, on sent bien le manque de réflexion au niveau de réalisation, nous laissant sur une œuvre avec un éclairage très peu travaillé, des mises au point pas toujours net, une photographie pourrie, des mouvements de caméra du type « anniversaire de famille » qui aurait été bien plus bénéfique si le réalisateur avait justifié ce peu de moyen en offrant le tournage à un personnage de film (exemple: Tonton Jean Paul).

Il est vrai que le fond est plus important que la forme. Et si le film s’apprécie avant tout c’est grâce de son thème qui s’abat froidement sur la famille Klingenfeldt. Cette lourde révélation, ce secret de famille qui est un vrai coup de massue et que le spectateur se prend en pleine gueule. Malheureusement la famille ne réagit pas assez, ca manque d’interaction, elle préfère se taire. Mais le second effet kiss cool c’est de voir le fils prodigue revenir aux aveux, croire à des excuses et enfoncer le clou par une seconde révélation foudroyante qui va replomber l’ambiance.

Facile de tenir le spectateur par un dialogue/révélation tabou mais ça fonctionne, ça nous bouleverse même si la forme est une gène continuelle dans le déroulement du film. Et si La chasse est un pure chef d’œuvre, c’est parce qu’il utilise le même thème en y associant une réaction bien plus sévère de l’entourage mais surtout avec une sublime photographie. Ce qu’à raté Vinterberg sur Festen en utilisant sa CD95, il le rattrapera avec brio sur La Chasse.

Y a de l’idée, mais c’est bâclé, juste par choix artistique. Alors autant faire du cinéma, autant le faire bien et avec précision, ce qui ne veut pas dire obligatoirement faire de l’artifice visuel non plus.

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