Folles de joie (2016)

Folles de joie

Réalisé par Paolo Virzì

Avec Valeria Bruni Tedeschi, Micaela Ramazzotti, Valentina Carnelutti
Pays:   France,   Italie
Genres : Drame, Comédie
Durée : 1 h 56 min
Année de production : 2016
8.75/10

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, Folles de joie ou le destin de deux hystériques, est un film dont le rythme effréné ne permet jamais à l’ennui de s’installer. Mais le plus fou dans cette histoire, ce ne sont pas les pensionnaires de la maison Biondi, mais l’ascenseur émotionnel que le film est capable de procurer.

Afficher l'image d'origineLe réalisateur italien Paolo Virzi arrive, dès le début, à brouiller les pistes en présentant son héroïne sous un angle enjôleur, dans la maitrise de sa vie, alors qu’elle est considérée folle par les experts. Béatrice, la quarantaine, perdue dans ses rêves de grandeur est brillamment interprétée par Valeria Bruni Tedeschi. Ce véritable moulin à paroles, mythomane, peut rapidement agacer mais elle est tellement juste et ensorcelée par son personnage qu’elle en devient attachante. Personnage clé du film, elle sera épaulée par Donatella la plus asthénique des patientes. Micaela Ramazzotti qui endosse ce rôle aura la lourde tâche de dévier les émotions, dès lors où son passé est fouillé. Et là où le réalisateur italien réussi son coup, c’est en emportant le spectateur dans sa folie joyeuse pour nous accueillir ensuite dans une émotion plus profonde, parce que chaque situation comique permet aussi de nous en dévoiler un peu plus.

D’un côté l’euphorique, de l’autre la dépressive. Deux personnages qui sont en totale opposition dans leur folie, mais qui vont vivre une escapade complémentaire qui apporte un vent de folie incroyablement rafraichissant. Joliment mise en scène, équilibrant les péripéties les plus absurdes aux dialogues les plus cocasses, le film se transforme rapidement en road movie pour s’approprier du bonheur extérieur en s’éloignant du sombre univers qu’enferme la maison psychiatrique qui les accueille. Seul le passage chez l’ex-copain de Béatrice est inutile, tellement inférieur à celui de son ex mari. Avec ses rebondissements multiples, nous sommes presque épuisés de suivre Donatella et surtout la très bavarde Béatrice.  Mais au final, sommes-nous convaincus de vouloir soigner nos deux hurluberlues tellement elles sont réjouissantes?

La folie est un sujet qui fait peur mais jamais le scénario se penchera sur une analyse et/ou un diagnostique des deux patientes. Même si toutes deux ressentent d’instinct qu’elles portent en elles la même douleur, elles s’accompagneront avec le sourire à la recherche du bonheur sans savoir finalement où la route se terminera. Lorsque l’on se retrouve au dessus du pont près de Donatella et son fils, prêts à franchir la balustrade, le sourire jusque-là dessiné sur nos lèvres va rapidement se ternir. Mais l’intelligence du scénario fera divaguer nos inquiétudes et la scène de la plage deviendra le moment utopique autant pour Donatella, que pour nous spectateur, sensible à son histoire. Autant la folie peut nous abrutir au rythme frénétique des scènes dynamiques, autant la paix intérieure sera l’apaisement de cette longue cavalcade folâtre. Un moment magique avec Thelma et Louise au-dessus d’un nid de coucou!

Tragi-comédie à l’italienne incroyablement dense autour des émotions qui virevoltent au rythme endiablé des folles personnalités des deux héroïnes! Un feel-good movie qui donne la pêche, malgré son sujet sensible.

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