Réalisé par Avec Jean Dujardin, Adele Haenel, Albert DelpyPays: Genres : Comédie, Crime Durée : Année de production : |
7.5/10 |
Le loufoque Quentin Dupieux revient avec panache sur la personnification d’un blouson en daim après s’être attaqué il y a quelques années à un pneu tueur. Le cinéma de Quentin Dupieux occupe une place à part dans le paysage français actuel. Ses films sont étranges, déstructurés, éminemment absurdes et ont connu le succès auprès du grand public par son penchant à se jouer des codes du cinéma pour mieux perdre un spectateur qui se fait volontiers cobaye de ses expérimentations.
Porté par un excellent Jean Dujardin, le film, aussi absurde qui soit, dévoile une intrigue souvent très drôle avec des dialogues bien écrits. Plus intimiste, Jean Dujardin se livre dans un véritable one man show d’un bête et gentil tueur en série dans un thriller comique. Sa double personnalité amène de croustillants moments et l’intégration de sa jeune partenaire renforce avec magnificence l’absurde. Interprétée par Adèle Haenel, juste dans sa naïveté et lucidité, le duo en ressort encore plus « crétin »!
L’avantage d’un tel film c’est qu’il est court, épuré, pas très bavard, porté par deux bons acteurs, simple dans son scénario et bien travaillé sur la caractérisation, justement dosée, des personnages. Son trouble dissociatif de l’identité est subliment amenée, dévoilant au début des dialogues entre Georges et son blouson en plans fixes, puis progressivement le champ/contre-champs se détache pour arriver à faire parler le blouson sans avoir besoin de son propriétaire. La fin est sèche et sans fioritures. On va à l’essentiel, la folie de Georges devient celle de Denise, même si elle ne sait pas elle-même pourquoi elle est là!
Le Daim est juste une belle farce absurde autour d’un fétichiste. Il n’y a que Quentin Dupieux qui est capable de nous captiver avec deux acteurs et un blouson… 100% daim bien sûr!