Artist (The) (2011)

The Artist

Réalisé par Michel Hazanavicius

Avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman
Pays:  France
Genres : Comédie, Drame, Romance
Durée : 1 h 40 min
Année de production : 2011
10/10

Il m’a fallu attendre le dernier jour du festival (accompagné d’une horde du FBI de la Warner qui vous regarde durant le film) pour avoir un réel coup de cœur. Une claque comme cela faisait longtemps que j’en avais pas prise. Aujourd’hui en 2011, ère du numérique, de la HD, de la 3D, du DTS HD 7.1 EX, un réalisateur du nom de Hazanavicius, nous offre un film en 4:3, noir et blanc et totalement muet.  Fallait-il être suicidaire pour se lancer dans un tel projet? Et bien oui, mais c’est un tel hommage au 7ème art qu’il arrive à nous fait revivre à travers ses images un siècle de cinéma (à l’instar de Cinémagique rendu publique que chez Disney).

Chaque plan est une référence à une œuvre passée ou à un réalisateur (Orson Wells, Fritz Lang…). Gros plans, incrustation de titres, position de la caméra, …, chaque cadrage est tout aussi visuelle, drôle que poétique. Les conséquences de la crise financière sur l’industrie du cinéma, l’évolution des tournages avec l’arrivée du parlant et la médiatisation des acteurs de l’époque démontre qu’il a fallu pour tout le monde évoluer avec le temps avec ses difficultés. Chose exprimée avec justesse surtout quand on connait certains profils de réalisateurs (Chaplin par exemple) ou acteurs qui l’ont connu véritablement.

Jean Dujardin mérite sa palme et devient une valeur sûre du cinéma français. Sa performance est bluffante, et son pas de danse est chorégraphié à merveille avec l’excellente Bérénice Bejo. Ils flottent tous les deux sur la scène! Il est vrai qu’aujourd’hui Dujardin est souvent illustré dans la caricature du bellâtre français au regard « t’as d’beaux yeux tu sais » (OSS 117, Lucky Luck, Brice…) et s’illustrera avec brillance dans The Artist, avec un beau personnage, même si à la limite de la caricature. Il est loin le temps de ses stand-up ou de son rôle de chouchou et loulou!.

De plus, le film est convaincant et drôle. Drôle par ses répliques « inaudibles » mise en avant par des écrits sur fond noirs. Le sourcil rieur de Jean Dujardin est parlant. Il arrive à faire sourire une salle entière. N’oublions pas aussi la petite star à poil, le chien, qui lui aussi par son dressage maitrisé arrive à nous faire ricaner.

Pour couronner le tout, la B.O est sensationnelle et donne une véritable tonalité au film,  remarquablement maitrisé par ses moments de « blancs ». Finalement, une musique qui tiendra autant de place que les acteurs!

Un long-métrage osé qui se savoure intégralement sans défaut majeur sans tomber dans la simple reproduction. Un réel hommage avec ses influences à l’âge d’or hollywoodien. Un petit chef-d’œuvre, à qui on peut décerner son « titre », au réalisateur tout comme à son acteur.

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