Trois mille ans à t’attendre (2022)

Trois mille ans à t'attendre

Réalisé par George Miller

Avec Tilda Swinton, Idris Elba, Ece Yüksel
Pays:  Australie,   États-Unis
Genres : Fantastique, Drame, Romance
Durée : 1 h 48 min
Année de production : 2022
3.75/10

Critique : Trois mille ans à t'attendre, de George Miller - CritikatS‘il est difficile de reprocher le savoir-faire de réalisation du grand George Miller, il en reste pas moins qu’il réalise ici une œuvre assez indigne de son talent. Une sorte de conte mièvre et sirupeux avec un emballage d’effets spéciaux assez laids.

Le mélange de la narration contemporaine, en peignoir, dans une chambre d’hôtel confronté aux Mille et Une Nuits passées du génie dénote totalement sur le rendu global du film. Comme si les pièces de plusieurs puzzles avaient été mélangés, nous laissant face à un patchwork assez hideux, en balayant au passage des pans de la mythologie. Le rythme est lui aussi très aléatoire, avec nos deux personnages qui n’arriveront jamais à créer une émulsion, aucun moment de poésie, d’amour ou de connivence.

Tilda Swinton est une intellectuelle solitaire et se rangera dans une interprétation moins folle que par le passé. Si l’entrée en scène d’Idris Elba est impressionnante, sa performance sera vite amenuisée, bien loin de l’enchanteur qu’il aurait dû être. De plus, il n’est pas être aidé par une bande sonore quasi inexistante. Cependant Miller réussit, par intermittence dans les récits passés du Djinn, à créer une certaine forme de magie, mais son film est dans sa grande globalité peu dynamique, creux et finalement « pénible » à découvrir. Le romantisme apparaît ici comme un aboutissement, un sens de l’existence, alors que jusque-là, le seul désir du Djinn est d’assouvir les vœux de ses hôtes. L’union (peut-on parler d’amour?) est dépourvue de toute once de sentiment et ne sera qu’une excuse pour dévoiler un plan digne d’un tableau à la Aronofsky. En revisitant la nouvelle de A. S. Byatt, The Djinn in the Nightingale’s Eye, Miller se détourne de ses ambitions projets en posant des images sur un récit qui ne semble pas lui appartenir. Il conçoit le portrait de l’imaginaire, où les récits accablent le spectateur.

Si le début est aussi énigmatique que séduisant, on vire très vite dans un classique ersatz, peu scintillant, des contes de Mille et Une Nuits revisités avec des morales pseudo-philosophiques aussi éculées que galvaudées. 

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