Rush (2013)

Rush

Réalisé par Ron Howard

Avec Daniel Brühl, Chris Hemsworth, Olivia Wilde
Pays :  Allemagne,   Royaume-Uni
Genres : Action, Drame, Sport
Durée : 2 h 03 min
Année de production : 2013
9/10

Ron Howard revient botter le cul des « critiqueurs » qui l’ont toujours traité de yes-man, de réalisateur à oscar ou de has-been en réalisant une œuvre magistrale, intense et de nouveau hyper réaliste.

Je n’ai pas connu le duo Lauda/Hunt, mais lorsque j’étais plus jeune je m’étais pas mal passionné par la Formule 1 parce qu’il existait aussi un réel duo de choc avec Prost et Senna qui se tapait la bourre à chaque course pour se voler le titre de champion du monde. Le jour où se duo n’a plus existé avec la perte d’Ayrton Senna, je ne me suis plus intéressé à la F1. Schumacher n’a jamais eu de réel rival et ne passionnait plus. Ron Howard a su faire briller son scénario en partant de cette base, avec cette rivalité qui fût certes courte mais intense dans les années 70. Il aborde les courses de formule 1 en se cantonnant à ses pilotes, à leur stratégies mais surtout à la force mentale qu’ils ont face à la mort. Jamais ça ne cherche à être spectaculaire, le coté humain est bien plus présent que le coté machine. Qu’on soit adepte de la F1 ou non, on ne peut qu’apprécier ce film.

Les scènes à l’hôpital sont dramatiques, peut-être pas fatalement pour les brulures mais pour les soins apportés à Niki Lauda face au petit écran qui lui montre son « ennemi » lui voler les points de la compétition. On espère parfois que Hunt cédera, mais la compétition est là, le supplice aussi et la volonté à se battre jusqu’au bout n’est jamais atténuée.

La réalisation est soignée. Parfois on se pose la question sur les images, à savoir si elles sont d’archives ou reconstituées. Ça semble tellement criant de vérité, que ce soit sur les prises de vues de l’époque ou tout simplement les décors, les voitures ou les acteurs. La dernière course au Japon est sensationnelle. Les images contrastées, la pluie, le brouillard, on est tel un pilote dans sa voiture, sans savoir si le prochain virage nous prendra la vie. Et la morale à la fin n’est pas niaise, un concurrent restera toujours ainsi, mort ou vivant, gentil ou méchant, mais le tout amené avec un grand respect de l’autre.

Je ne pensais pas que Chris Hemsworth arriverai à se sortir de son rôle chez Marvel, surtout avec les cheveux longs et blonds, mais là il incarne à la perfection Hunt, ce pilote séducteur mais combatif. Quant à Daniel Brühl, il bouffe littéralement l’écran, il est Niki Lauda, physiquement c’est bluffant (comme tout les autres personnages d’ailleurs), et je pense que le véritable Niki peut être fière de cette rétrospective d’un moment de sa vie certainement le plus marquant.

À une période où les accidents mortels ou handicapants en sport automobile étaient réguliers et acceptés avec un certain fatalisme, on retiendra essentiellement Williamson, Lauda et Senna. Ici c’est plus que l’accident qui marque mais la volonté de gagner avant tout, d’être le champion coûte que coûte et Ron Howard nous offre ça avec vivacité et justesse.

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