Fury (2014)

Fury

Réalisé par David Ayer

Avec Brad Pitt, Shia LaBeouf, Logan Lerman
Pays:   Royaume-Uni,   États-Unis,   Chine
Genres : Guerre, Drame, Action
Durée : 2 h 14 min
Année de production : 2014
8/10

Fury s’inscrit dans la longue lignée des films de guerre réussis. Sur cette fin de seconde Guerre Mondiale, l’Allemagne hitlérienne recule, mais n’abdique pas. Avec une narration classique, le réalisateur David Ayer, nourri et inspiré par d’autres films de guerre, va nous offrir une vision tout autre des attaques perpétrées par les Alliés. Ici, c’est sous l’angle du canon des chars d’assaut que l’on vit viscéralement ce combat.

Le film brille par son réalisme saisissant, son intensité prenante et par sa violence choquante, très graphique. Si on ne découvre pas de grandes nouveautés autour du combat, ni de l’histoire, on apprécie toute la technicité et les stratégies dont font preuve les tankistes. L’ambiance fait parfois penser à Stalingrad, là où J.J. Annaud cachait ses snipers, ici ce sont les chars qui vont se faire la peau. Être discret avec de tels engins semble absurde et pourtant les tirs fusent sans savoir d’où ils partent. Plus on avance dans la contrée, plus le malaise s’installe avec la peur de prendre une balle ou un obus dans la gueule. Avec un certain classicisme et une magnifique photographie, le film reprend aussi certains stéréotypes dont celui de l’enfant soldat qui n’a pas les épaules pour vivre une telle expérience ou du chef protecteur qui préservera les civils allemand(e)s, oubliant parfois l’atrocité véritable de la guerre avec ses viols et ses morts.

Fury joue énormément sur son casting. Shia LaBeouf s’en sort très bien avec un rôle en toute sobriété. Jon Bernthal jouera de nouveau le bad boy difficilement maitrisable qui lui colle un peu trop à la peau. Et Brad Pitt, reprend son rôle d’Inglorious Bastard en version beau gosse, sauveur et bon penseur. Ici, ce n’est pas Brad Pitt qui va à la guerre, mais la guerre qui vient à Brad Pitt, le temps pour ce dernier d’exhiber sa nouvelle coupe de cheveux et son joli minois. Même s’il doit de nouveau « descendre » du nazi, il le fera en conservant un minimum de morale, même si toujours répréhensible en temps de guerre.

Si les attaques frontales sont captivantes et éclatantes, tout n’est pas crédible, surtout dans l’attaque finale avec une horde d’Allemands nazis, à la virilité guerrière bien pauvre, qui attaque un tank à coup de mitraillette et quelques grenades – ou inversement d’un tank à la merci d’une multitude de soldats. Fallait pas donner cher de leur peau et on flaire assez rapidement la destinée des deux camps! Mais on ne boudera pas notre plaisir de voir des images parfois chocs d’un moment de notre histoire aussi intense que cruelle. Fucking War!

Sous les traits d’une réalisation classique, David Ayer soigne son film de guerre en maniant aussi bien sa caméra que Brad Pitt son tank. Même si l’intrigue de Fury n’est pas bien innovante, la photographie rend certaines scènes épiques avec une tête d’affiche distinguée et un rythme haletant.

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