Get out (2017)

Get Out

Réalisé par Jordan Peele

Avec Daniel Kaluuya, Allison Williams, Bradley Whitford
Pays:  États-Unis
Genres : Mystère, Thriller, Horreur
Durée : 1 h 44 min
Année de production : 2017
7/10

Une belle surprise pour ce thriller qui va rapidement plonger dans de la science-fiction. Si la première moitié peut paraître un peu longuette, l’ambiance est légère et décontractée, elle parsème des petits indices par-ci, par-là, inquiétant le spectateur à petites doses au fur et à mesure que l’intrigue se déroule.

Des événements suspicieux pour Chris au sein de la belle demeure de ses beaux-parents vont le pousser à tenter de comprendre ce qui se passe.  Au gré de la découverte et de l’évolution des membres du club Armitage, les mystères s’épaississent, perceptibles chez certains personnages, et inquiétants chez d’autres. La bande-son met en exergue tout le mystère qui gravite autour des personnages. L’ambiance et la mise en scène sont surprenantes et démontre le talent de Jordan Peele, qui semble s’amouracher de l’ambiance de la Quatrième dimension, qu’il tentera de remaker l’année suivante sans véritable tact, nous poussant à ne pas comprendre cet échec.

Le film parvient à retranscrire l’état d’esprit de paranoïa permanente que peut vivre une personne noire stigmatisée dans notre société. Nous vivons l’accablement dont est victime le personnage de Chris à travers son oppression. Et dans notre monde actuel, tambouriné par les médias et l’affaire du Black lives matter, la position des noirs et de l’esclavage se fait d’autant plus entendre à travers ce genre de film porté par Jordan Peele, lui-même afro-Américain.

La morale est cependant assez bancale suite au twist inimaginable balancé avec allégresse au spectateur. En effet, si sa mécanique est parfaitement articulée, l’explication finale, quelque peu rocambolesque, paraît détonner avec le reste des propos. La justification est plus complexe quand on creuse un peu l’idée qu’a voulu amener le réalisateur. Parce que si l’idée des scénaristes est de nous balader sur une fausse piste, c’est réussi. Mais maintenant comment justifier le fait de transposer les cerveaux d’un ami ou d’un être aimé dans une personne qui va nous servir d’esclave! N’est-il pas contradictoire de vouloir lobotomiser un noir, parce qu’il est plus athlétique, plus à la mode ou supérieur aux blancs, peu importe la justification de la couleur de « l’hôte » pour s’en servir d’esclave pour y enfermer un membre de sa famille? Est-ce cette volonté que nous voudrions pour eux? Même si la question est bonne à se poser, cela n’empêche pas au film de nous surprendre, nous cueillir à travers la paranoïa du héros et une certaine maitrise du réalisateur à nous tenir en haleine.

Fable paranoïaque qui permettra au réalisateur de véhiculer, sous couvert de la science-fiction, un message sur la stigmatisation des noirs aux États-Unis.

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