Her (2014)

Her

Réalisé par Spike Jonze

Avec Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson, Rooney Mara
Pays:  États-Unis
Genres : Drame, Science Fiction, Romance
Durée : 2 h 06 min
Année de production : 2013
8.25/10

Le film n’a pas la vocation de prouver que la moustache sera tendance dans quelques années, mais pose un véritable questionnement sur les relations que nous avons avec la haute-technologie, et plus précisément notre ordinateur (enfin même si ça fait old school de le nommer ainsi).

Ça fait une semaine que je dois faire ma critique mais j’ai du mal tellement le film m’a brassé. A la fois très sensorielle et platonique, on est rapidement captivé par cette relation ambivalente qu’entretient Joaquin Phoenix. Plongé dans une nouvelle ère technologique, l’ordinateur prend totalement la place d’une personne. Relations, émotions et sentiments, tout se mêle et ça devient vite tabou, en tout cas aujourd’hui nous ne sommes pas préparé à ça. Et pourtant cette voix qui cultive notre quotidien, qui prend soin de nous va vite nous dérouter. Et si je dis « nous » c’est parce que je me suis senti concerné et impliqué, j’avais l’impression comme Joaquin de connaitre sa « moitié » virtuelle à travers la voix de Scarlett Johansson. Une voix au timbre doux et éraillé.

Pourtant le film nous livre qu’un gros monologue de deux heures, enfin même si il y a un échange, le second reste toujours virtuel. Cet amour semble impossible, pourtant la piste du philosophe réincarné en O.S aurait pu être une finalité pour Theodore. Et quand Samantha le met en attente pour aller parler à autre, je pensais avoir trouvé la faille du film. Un ordinateur est capable d’être multi-tâches et de parler à plusieurs personnes, et c’est dans la descente du métro que le drame vous frappe, l’inattendue gâche toutes les espérances, la déchirure est violente, face à cette population connectée.

En plus de mêler une histoire d’amour 2.0 totalement inédite, le scénario propose pleins de petites idées sympathiques, dont le petit bonhomme interactif qui communique autant avec son « contrôleur » qu’avec l’environnement de celui-ci, dont Samantha. La photo impossible que cette dernière lui propose, symbolisée par un morceau de musique est là aussi une bonne idée pleine de sens. Seule la fin nous délaisse, cette sensation de vide nous laisse sur un gout amer. On est face à ce curseur qui clignote, sans savoir si il faut tout effacer ou tout recommencer, vivre ou mourir, avec ou sans elle.

Un film lourd qui nous happe et qui nous envoi dans un futur qui semble être notre prochaine réalité. Ça fait à la fois peur et à la fois rêver. A nous de le contrôler.

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