Joker (2019)

Joker

Réalisé par Todd Phillips

Avec Joaquin Phoenix, Robert De Niro, Zazie Beetz
Pays:  Canada,   États-Unis
Genres : Crime, Thriller, Drame
Durée : 2 h 02 min
Année de production : 2019
7.75/10

Après une version ratée de Jared Leto, en passant par la charismatique prouesse de Jack Nicholson ou la performance sublimée d’Heath Ledger, c’est au tour de Joaquin Phoenix d’endosser le masque d’un des méchants de comics les plus complexes, dont l’intelligence est proportionnelle à la folie. Car avant tout, le Joker c’est l’histoire de son inexorable descente aux enfers. Celle d’un homme triste qui ne semble pas avoir de prises sur sa propre existence en plus d’être un malade psychotique.

Todd Philips détourne certains acquis de la saga précédemment mis en lumière depuis les années Burton pour apporter une psychologie plus personnelle à son antihéros. Ainsi il pousse toute l’ambiguïté sur les origines du personnage (le joker serait le demi-frère de Batman!) laissant derrière cette révélation, où le doute subsiste, un regard sur Thomas Wayne beaucoup plus froid et misanthrope. Le réalisateur réussit à entrer en résonance avec un climat social en effervescence, sur fond de révolte, un film qui cherche aussi à se coller à l’actualité de notre monde assombri par les médias.

Résultat de recherche d'images pour "joker""L’interprétation de Joaquin Phoenix est troublante. Si le spectateur cherche continuellement à le détester, ce porte-étendard maquillé arrive à véhiculer un message à travers son mal-être. Son doux rire ensorceleur rend le comique dramatique. Si on s’extasie d’en connaitre toujours plus, selon la vision d’un réalisateur, sur un personnage mythique du cinéma tel que le Joker, il en reste pas moins que le film aurait très bien pu fonctionner en s’appelant « Arthur », prénom du héros, cependant l’œuvre aurait été beaucoup moins vendeuse. Mais totalement détourné sur ce mythique super-vilain, l’œuvre se suffit pleinement à elle-même. Ainsi on peut se poser aisément la question sur la façon dont le personnage arrive à nous toucher à travers des mensonges, à nous apitoyer et à nous convaincre de son statut de victime. La conclusion est très pessimiste, et même si ça manque fortement d’émotion, le spectateur en ressort bien égratigné.

La force de la réalisation de Todd Philipps est d’arriver à avoir de la compassion pour un véritable psychopathe, sans oublier la brillante interprétation de Joaquin Phoenix.

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