Baby phone (2017)

Un premier long-métrage n’est jamais un exercice facile, mais autant le dire que l’essai est totalement raté. Le potentiel de l’intrigue aurait pu amener une multitude de quiproquos mais finalement, le silence entre les protagonistes tend réellement à rendre le film ennuyeux. Faute à un casting absolument pas à la hauteur. Les individus se regardent, tournent en rond et ne savent pas quoi faire.

Excepté le couple principal modérément interprété par Anne Marivin et Medi Sadoun, le reste du casting est déplorable, voire insupportable. Lannick Gautry, l’addict du sexe, joue pas toujours très justement. Ses répliques semblent récitées et c’est sans compter sur son partenaire, Pascal Demolon, qui jouera encore plus mal que lui, laissant derrière lui d’innombrablement répliques inaudibles, surtout quand celles-ci passent à travers le babyphone. Michel Jonasz ne sert à rien si ce n’est dormir tout le long du film. Vient la palme de l’exagération avec Marie-Christine Adam qui ne fait rien dans la demi-mesure. Exagération et mauvais jeu d’acteur font de ce film, centré essentiellement sur les dialogues, un produit imbuvable. Et Barbara Schulz, l’invitée inconnue qui s’incruste pour aller bercer bébé ou qui squatte le canapé, campe un personnage très mal écrit. Assise à coté de son goujat d’ex-sex-friend qui ne s’inquiète pas de rester dans un appartement où il a lui-même mis une belle ambiance de merde, on s’indigne de voir que rien ne fonctionne! Seule la gueulante d’Anne Marivin apporte un peu de tension mais le soufflet retombe immédiatement après. Au final, chaque personnage se cantonne à rester dans son rang, sans avoir la décence de s’éclipser, dans une ambiance carrément morose, où la tension est là, rattrapée par le vide.

On aurait souhaité un repas à la fois raffiné et pimenté mais c’est au final un rythme mollasson et inconsistant qui nous fera rapidement changer d’appartement pour rejoindre celui du Prénom.