Docteur Folamour (1964)

 

Synopsis: Le général Jack Ripper, convaincu que les Russes ont décidé d'empoisonner l'eau potable des États-Unis, lance sur l'URSS une offensive de bombardiers B-52 en ayant pris soin d'isoler la base aérienne de Burpelson du reste du monde. Pendant ce temps, Muffley, le Président des États-Unis, convoque l'état-major militaire dans la salle d'opérations du Pentagone et tente de rétablir la situation.

 

Dr Folamour

Réalisé par Stanley Kubrick

Avec Peter Sellers, George C. Scott, Sterling Hayden
Pays:  Royaume-Uni,   États-Unis
Genres : Comédie, Guerre
Durée : 1 h 33 min
Année de production : 1964
6/10

Docteur Folamour est une réflexion gentillette sur les conséquences de la course à l’arme nucléaire dans les années 60. Dans le contexte de l’époque, on pouvait certainement crier au génie ou en tout cas à la provocation, mais en 2024 le film n’a plus l’effet d’une « bombe ». Œuvre cynique qui prête souvent à un sourire amer, Dr Folamour est irrévérencieux et caricatural. Bien que ! Malgré l’absurdité des situations, dont les présidents qui tentent de s’amadouer, on se dit qu’aujourd’hui deux superpuissances comme la Russie et les USA sont pas loin de transformer cette satire en réalité.

Stanley Kubrick soigne ses images avec un noir et blanc éclatant, et une mise en scène soignée. La bande-annonce d’ailleurs est juste excellente ! Les acteurs jouent bien avec une mention spéciale pour les prestations multiples de Peter Sellers qui incarne pas moins de trois rôles différents. La narration est fluide, bien que très bavarde avec certaines longueurs au niveau des dialogues rendant au final Dr. Folamour inégal.

Pas véritablement drôle, le réalisateur a du mal à gérer l’humour noir qui reste ici trop subtil. L’équilibre entre satire et drame est précaire, Dr Folamour n’est ni drôle, ni dramatique. Ancré aussi dans son époque (donc à recontextualiser), Stanley Kubrick met en évidence l’absurdité des chaînes de commandements. Il critique avec crainte l’incompétence de la classe politique en général sans « percuter » son sujet. L’inspiration y est, mais pas l’intention.

Cette œuvre reste coincée entre conflits réalistes, réflexions baroques et comédie. Une dimension didactique sur la guerre froide qui semble un peu légère, en tout cas, sur une vision actuelle, 60 ans plus tard.

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