Réalisé par Avec Romain Duris, Audrey Tautou, Gad ElmalehPays: Genres : Drame, Fantastique Durée : Année de production : |
6.75/10 |
Michel Gondry qui adapte du Boris Vian, c’est étonnant et inventif. A croire que leurs deux mondes imaginaires sont finalement très proches (difficile d’aborder le film sans avoir lu le roman en amont), et Michel Gondry s’appropriera ce nouveau monde et s’amusera durant plus de deux heures à bricoler ses images au service du scénario.
On connaissait son talent en animation, et bien là il va en abuser. C’est franchement chouette à voir, on est captivé par tout ce qui bouge à l’écran, mais alors on se lasse vite tellement c’est dense visuellement. J’ai du même faire une pause à mi-parcours, histoire de me poser face à cette enchainement d’objets animés en tout genre. L’histoire d’amour semble assez anodine mais c’est la mise en scène qui révèle le film. C’est un OFNI pur, peut être plus sur l’aspect visuel que sur l’histoire. James Bataille vient de se faire détrôner sa place de farfelu.
Ici tout est changé, rien n’est rationnel. Des gens ont une tête d’oiseau, les jambes sont disproportionnées, les cocktails se font à partir d’un piano au rythme de la musique, les métiers des personnages n’existent pas, la sonnette araignée se déplace, Alain Chabat est dans votre frigo, les légumes dansent, Jason Statham ne spoilera pas, la cravate est vivante… tout ce qu’on n’imagine pas, Gondry là fait. C’est à se demander où il a eu les idées d’animer tout ces objets et à se demander si le livre en dévoile autant que ce Gondry nous offre. En tout cas c’est un film à voir tellement il est difficile à décrire. Les décors sont tous grandioses, entre carton pâte et image par image, on est bercé par cette musique Jazz rétro qui nous rappelle aussi que Boris Vian n’est pas loin.
Niveau interprétation c’est du tout bon. Ca ne m’empêche pas de toujours détester Duris. Audrey Tautou toujours charmante, et si fragile surtout dans cette histoire qui va devenir de plus en plus sombre. Les humoristes Sy et Elmaleh apporte une bonne dose de fraicheur. Et même Michel Gondry viendra aussi s’amuser et s’animer dans un petit rôle. Même si j’ai trouvé certains passages longuets sur cet amour platonique avec un manque d’attachement pour le couple, il en reste pas moins un véritable feu d’artifice d’expressivité.
Le film apporte une forte dose de poétique emballé dans un gros grain de folie face à un bonheur souvent éphémère qui peut vite devenir très sinistre. Une œuvre qui aborde une histoire d’amour totalement différente de ce qu’on a vu au cinéma et réalisé d’une main de maître, que je définirais ici de créateur de rêve.