Mother! (2017)

Mother!

Réalisé par Darren Aronofsky

Avec Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris
Pays:  États-Unis
Genres : Drame, Horreur, Mystère
Durée : 1 h 55 min
Année de production : 2017
7.75/10

Résultat de recherche d'images pour "mother film"Mother! est une œuvre encore particulière du maestro de l’angoisse hallucinatoire Darren Aronofsky. Les hallucinations sont monnaie courante dans ses œuvres, qu’elles proviennent de substances dans Requiem for Dream, d’une maladie mentale dans Black Swan, ou d’un niveau de conscience supérieur dans The fountain. La différence de Mother! vis-à-vis de la majorité de sa filmographie consiste en une destruction par l’autre et non par soi-même.

Autour du mysticisme cher à notre réalisateur, le film a plusieurs niveaux de lecture. Tout d’abord et simplement comme un thriller psychologique aux connotations fantastiques, qui raconterait le basculement dans la folie d’une jeune épouse soumise à son mari, ayant à affronter l’intrusion de personnages, tous plus inquiétants, les uns que les autres, dans sa jolie maison. Le viol de son « intérieur », nous enfonce progressivement dans un sentiment de malaise. Tout comme l’héroïne, le spectateur va alors être étouffé avec un grand sentiment d’angoisse. Cette lancinante intrusion du foyer par des fidèles est dévastatrice. La mise en scène est noire et pourtant toujours contrastée de bons sentiments qui nous offre toujours un peu d’espoir pour l’héroïne. Et plus le film avance, plus le constat est alarmant, avec cette volonté de redresser cette bancale dérive, sans pouvoir y arriver.

Jennifer Lawrence est très convaincante dans son rôle. Sa peur et ses angoisses sont viscérales et le spectateur s’identifie assez rapidement dans cette volonté d’accueillir tout en voulant préserver son habitat. Javier Bardem est tout aussi bon, son personnage en devient odieux par le fait qu’il n’intervient pas pour mettre un terme à cette mascarade, lui-même auteur de ce remuement intempestif, origine des allers-retours du couple Ed Harris et Michelle Pfeiffer. Tout se dégrade, la fin en est même affreuse, laissant ouvert à de multiples interprétations, remettant en cause le thriller psychologique vers une histoire plus profonde.

Il n’y a jamais qu’une seule manière de comprendre un film. Il y a plein d’interprétations possibles à l’œuvre du réalisateur et en devient sa force! Mais dans toutes les théories, voilà une qui paraît avoir du sens, même si cela parait pompeux d’y entrevoir une relecture de la Bible. (Extrait du texte de Anthony B.)

Lui, c’est Dieu, il est écrivain, il crée. Elle, Dame Nature. La maison, c’est la Terre. Dame Nature prend bien soin de la maison/Terre. L’homme qui arrive, c’est Adam. Dieu lui enlève une cote pour créer Eve (on le voit brièvement à sa blessure dans le dos). La femme de l’homme qui débarque, c’est donc Eve. Elle représente la tentation, la luxure. On apprend que Dieu ne considère plus autant la Terre comme avant et qu’il envisage d’y introduire la vie, il veut que ça fourmille ! La pierre dans son bureau représente la pomme interdite à laquelle Adam et Eve ne résistent pas, ils la cassent. Dieu est en colère et les chasse du paradis (la maison est appelée paradis au début du film). Adam et Eve procréent. On voit apparaître leurs 2 fils (Abel et Cain) qui, comme dans la Bible, se battent et l’un est tué par l’autre. Du monde arrive dans la maison : c’est la Terre qui se peuple de plus en plus. Il y a un manque de respect des humains envers la maison/la Terre. La Terre en colère pète son câble : le lavabo cassé représente le Déluge. La Terre est inondée et les humains disparaissent de la maison/Terre. Dieu donne la vie via Dame Nature : ce sera Jésus qui reste au chaud dans le ventre (la femme tombe enceinte). Dieu est inspiré : il rédige un texte sacré (l’Ancien Testament). Le texte est adoré par tous les humains. Dieu a maintenant des fidèles, il aime être adoré et il adore les humains car ceux-ci le vénèrent. Il en oublie la Terre/Dame Nature parfois. Le boucan dans la maison correspond à la surpopulation, aux guerres de religions, à la destruction de la nature (la maison est ravagée). Dieu essaye de protéger et la nature/Terre et les humains en même temps. Jésus naît. Jésus reçoit des offrandes (les rois mages). Dieu laisse les humains dans la maison/sur Terre (malgré leur comportement) et leur amène Jésus. Jésus est sacrifié, les humains boivent son sang et mangent son corps (le vin et Ostie). Encore une fois, Dieu veut tout pardonner aux humains, il ne leur dit rien, il n’intervient pas, silence radio. Mais c’en est trop pour la femme/la Terre, elle se consume peu à peu. C’est trop tard, la Terre explose (Apocalypse). Dieu recrée un nouveau cycle.

Voilà le débat est ouvert !

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