Nightmare Alley (2022)

Nightmare Alley

Réalisé par g

Avec Bradley Cooper, Cate Blanchett, Toni Collette
Pays:  États-Unis
Genres : Crime, Drame, Thriller
Durée : 2 h 20 min
Année de production : 2021
7.75/10

Dernière réalisation en date de Guillermo del Toro, Nightmare Alley est l’adaptation du roman de William Lindsay Gresham écrit en 1946 et déjà adapté au cinéma en 1947. Exit les créatures fantastiques, ici c’est la monstruosité de l’humain qui est au centre de l’intrigue.

Constituée de deux parties bien distinctes, la première est une référence très marquée au perturbant chef-d’œuvre Freaks de Tod Browning et si elle n’en a pas la puissance visuelle et sincère de ses personnages, elle pose utilement les différents protagonistes. Les rouages s’imbriquent, les enjeux prennent leur temps, un peu trop parfois et se consument lentement. La psychologie des personnages s’approfondit petit à petit avec ce lien impropre qu’entretient Stanton Carlisle avec les hommes (son père, son mentor, sa victime) de son entourage.

Mais c’est dans sa deuxième partie que le film gagne graduellement en intensité avec l’introduction de nouvelles thématiques entre illusions, mentalismes et mensonges. L’ambiance, la mise en scène, la photographie sont exceptionnelles et nous projettent dans le monde du spectacle des années 40 aux États-Unis, en suivant un homme plein d’ambition au passé mystérieux, interprété par un Bradley Cooper au sommet. Le cinéaste accorde comme à son habitude un soin tout particulier à ses cadrages et sa lumière, ici signée par Dan Laustsen. La manière qu’il a de capturer les décors de fête foraine poussiéreuse permet au film d’embrasser toute sa dimension fantasque. Il s’amuse également dans un univers plus citadin et parvient à retranscrire avec justesse le basculement vers l’horreur.

Alors tout n’est pas parfait, si les quelques lenteurs pénalisent la première partie, le manque d’explication sur les ambitions du personnage de Cate Blanchett sont tout aussi dommageables. Le grand « méchant » escroqué aurait lui aussi mérité un peu plus d’attention. Mais vient le moment où la morale s’installe pour nous dévoiler une fin tout simplement parfaite avec une conclusion coup de poing! Ici le monstre n’en a pas les apparences et pourtant l’est intérieurement. Guillermo del Toro signe de nouveau une oeuvre léchée et habile avec une morale consistante.

L’exigence du réalisateur est encore à souligner à travers un scénario à l’intensité progressive. Un film somptueusement baroque!

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