Pont des espions (Le) (2015)

Le Pont des Espions

Réalisé par Steven Spielberg

Avec Tom Hanks, Mark Rylance, Amy Ryan
Pays:   États-Unis
Genres : Thriller, Drame
Durée : 2 h 21 min
Année de production : 2015
8/10

Une fois n’est pas coutume, Steven Spielberg revient avec force sur un scénario historique en signant son œuvre par une brillante réalisation. Le grand Tom Hanks y retrouve le réalisateur pour la quatrième fois pour notre plus grand plaisir. Ce qui pourrait, au premier abord, n’être qu’un simple film d’espionnage, devient entre les mains de Tonton Spielberg littéralement un véritable drame humain imbriqué dans l’une des situations politiques les plus complexes qu’a pu connaître notre monde.

En pleine guerre froide, les tensions entre l’Allemagne, l’Union Soviétique et les USA sont au degré le plus élevé et c’est dans une atmosphère suffocante qu’on découvre à travers ce film un événement irritant de l’après-guerre peu connu, sur un échange entre individus pas forcément conquis d’avance. Le scénario passe en revue des phases majeures de cette période, du maccarthysme à la construction du mur de Berlin dans un pays hostile qui apporte peu de sérénité. Des événements qui nous ébranlent, d’autant plus quand on les a vus disparaitre dans notre jeunesse.

James B. Donovan fait valoir ses valeurs profondes et rayonne face à une logique gouvernementale implacable dans ce contexte de guerre froide. Tom Hanks était une évidence pour un rôle de cette trempe, autant sur sa vision du personnage que sur un physique qui se complaît dans un costume d’avocat. Alors qu’il n’avait pas la tâche facile de défendre un espion soviétique avec son leitmotiv « tout Homme mérite d’être défendus », il va continuer à s’enfoncer dans un exercice houleux et risqué, essentiellement dans l’intérêt de sa patrie, un faire valoir que Spielberg aime souvent souligner. Co-écrit par les frères Coen, on est séduit par les détails d’écriture des personnages, qu’il soit avocat, pilote ou agent des renseignements soviétiques, avec toute cette joute verbale intelligente, perspicace et adroite. Malgré ses 2h20, le rythme du film, même si bavard, ne décroît jamais. Et dès lors où nous retrouvons sur le pont de Glienicke, exactement là où les événements se sont déroulés en 1962, nous restons la gorge nouée attendant le moindre faux pas qui fera écrouler le château de cartes jusque là difficilement échafaudé.

Derrière le metteur en scène, on remarquera de nouveau l’alliance efficace de Janusz Kamiński, directeur de la photographie, qui rendra les images aussi sublimes que glaçantes, au rythme d’une bande son classique. Composée initialement par John Williams, c’est Thomas Newman qui s’occupera de la bande originale du film aux sonorités soviétiques, s’associant pour la première fois (en vue d’une futur passation?) à un film de Spielberg.

Steven Spielberg happe son spectateur, avec le talent qui le caractérise, dans une reconstitution fidèle d’un échange brûlant et pernicieux de la guerre froide. Le réalisateur rattrape le coup après le pénible et lancinant Lincoln. Une œuvre « Spielbergienne » juste, sobre et recommandable. Bavard mais instructif, Le pont des espions est autant pédagogique qu’engageant.

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