Synopsis:
Réalisé par Avec Goldie Hawn, William Atherton, Ben JohnsonPays: Genres : Crime, Drame, Comédie Durée : Année de production : |
5.5/10 |
Avant de sombrer dans l’oubli et de n’être qu’un nom vaguement cité dans les forums de cinéphiles nostalgiques, un certain Steven Spielberg tentait en 1974 de percer dans le monde impitoyable du cinéma avec The Sugarland Express. Malheureusement, ce road movie bancal marquera la fin d’une carrière avortée. On ne le reverra presque jamais après. À part peut-être sur quelques petits films indépendants comme Les Dents de la Mer, Indiana Jones ou Jurassic Park. Mais rien de bien marquant.
Plus sérieusement, The Sugarland Express, c’est l’étape de transition entre Duel (1971), véritable détonateur d’une carrière fulgurante, et la machine hollywoodienne que Spielberg deviendra par la suite. Dans Duel, il faisait déjà preuve d’un sens aigu de la tension avec un camion menaçant lancé à toute allure dans un duel silencieux et implacable. Ici, il ralentit… vraiment. Au point qu’on se demande parfois si les fuyards ne respectent pas les stops.
La première partie du film reste agréable : la situation initiale intrigue, la mise en scène est soignée : on sent déjà la maîtrise naissante et Goldie Hawn insuffle une énergie sincère à cette cavale. Mais rapidement, le film s’essouffle. Il devient linéaire, presque monotone. L’échappée n’échappe finalement à rien : ni au manque de rythme, ni à une narration qui tourne en rond.
Ce qui frappe surtout aujourd’hui, c’est le ton étonnamment bienveillant de l’ensemble. On est en 1974, mais on a parfois l’impression d’être dans une comédie familiale vaguement dramatique : les flics discutent calmement avec les ravisseurs, les voitures roulent à 20 km/h comme dans un défilé, et la foule acclame les fugitifs en leur offrant des peluches. Ce n’est pas une cavale, c’est une kermesse. Un demi-siècle plus tard, cette version presque utopique de l’Amérique, où même les criminels sont sympathiques, paraît appartenir à une autre dimension.
The Sugarland Express, c’est donc un Spielberg encore sage, pas encore happé par les requins ou les extraterrestres. Un film de jeunesse, modeste, parfois touchant, mais bien trop doux pour marquer les esprits. Heureusement pour lui (et pour nous), il lui restait encore quelques cartes à jouer… et pas les moindres.