Trainspotting 2 (2017)

T2 Trainspotting

Réalisé par Danny Boyle

Avec Ewan McGregor, Jonny Lee Miller, Ewen Bremner
Pays:  Royaume-Uni
Genres : Crime, Drame
Durée : 1 h 57 min
Année de production : 2017
4/10

Trainspotting, l’art de faire une suite sans grand intérêt. En effet, en l’état, le récit n’essaie même pas d’exister par lui-même. Il ne fait que reconquérir l’histoire du premier en tentant de raconter le futur des personnages principaux. Dans cet assommoir d’esbroufe stylistique boostée par les facilités technologiques tout droit venues la table de montage, avec une mise en scène qui use son énergie à s’autoadmirer, les acteurs parviennent vaguement à reprendre leur rôle sans nous conquérir.

La réalisation de Danny Boyle n’apporte aucune nouveauté, s’éloignant de l’âme du premier film. Cette suite sera non seulement fade, mais en plus risquera d’affaiblir le regard qu’on a sur cette franchise. Danny Boyle n’a pas su vraiment trouver un bon équilibre entre le premier film et la nouvelle ère de sa suite. La force de Trainspotting, c’était cette capacité à incarner l’état d’esprit d’une époque avec des personnages en pleine rupture. Nous plonger aux côtés de cette jeune génération perdue pour goûter à cet étrange cocktail d’exutoires libérateurs relevait de l’expérience aussi bien harassante que marquante. Ici, ce n’est qu’un ersatz du premier opus, sans âme. Tous les héros n’ont plus vingt ans. Leurs problématiques ne sont plus les mêmes. Le désabusement n’a plus la même saveur. Le sentiment de révolte n’a plus la même fougue. C’est devenu chiant et sans l’inconscience de la jeunesse, on n’y croit pas.

Le réalisateur obéit ici à une même mécanique, répétée à l’usure avec une scène de dialogue sans intérêt suivi d’une bande musicale assourdissante et des gimmicks numériques qui nous arrache la cornée de l’œil tellement l’inspiration n’est plus. Les retrouvailles forcées de Mark, Spud, Sick Boy et Begbie ont peu d’allure et nous captivent peu, sans réussir à réanimer la nostalgie de Trainspotting, premier du nom. Le seul avantage est peut-être de faire connaître le premier film à la nouvelle génération, qui risque à leur tour de ne pas adhérer à l’esprit d’une époque bien révolue.

Une suite sans intérêt qui confirme la sévère crise d’inspiration que traverse le cinéaste depuis environ dix ans.

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