First Man: le premier homme sur la lune (2018)

First Man : Le Premier Homme sur la Lune

Réalisé par Damien Chazelle

Avec Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke
Pays:  États-Unis
Genres : Histoire, Drame
Durée : 2 h 18 min
Année de production : 2018
7/10
Pour son premier film non musical, Damien Chazelle réalise un film d’utilité public, conventionnelle mais nécessaire. Près de 50 ans après l’alunissage d’Apollo 11, le réalisateur revient sur le programme Gemini puis Apollo, dans la grande conquête de l’espace.

Même si la mise en scène manque parfois de dynamisme, elle se voit être très intimiste, réaliste, froide, les images tentent de reproduire l’existant sans esbroufe. A travers les yeux du plus célèbre des astronautes, Neil Armstrong, on découvre l’aboutissement d’un programme complexe entre guerre froide et défis technologiques. On passe des prototypes empiriques et tremblotants du début des années 60, à ce fameux envol vers la Lune en suivant pas à pas toutes les avancées techniques durant une décennie de recherche. Avec des missions pas loin du sacrifice, on y découvre ainsi les succès trahis par de nombreux échecs dont l’insoutenable tragédie d’Apollo 1.

Jamais un film n’a été aussi près des ressentis psychologiques de ces héros modernes que sont les astronautes. Damien Chazelle se refusera de rendre son film impressionnant, sous couvert du regard de ses personnages, sans sortir sa caméra hors du cockpit pour faire le tour de la fusée. A la limite de la claustrophobie, le spectateur va alors ressentir l’enfermement et le confinement des astronautes à travers l’impressionnante scène de roulis. Dans leurs yeux transpire la peur humaine de l’inconnu, de la solitude face à un nouveau monde, loin de toute civilisation. Les bruits, les vibrations, les silences, les angoisses, les hésitations, tout cela nous happent dans un tourbillon d’images et de sons plus qu’authentiques. Authentique mais le spectateur est aussi parfois dépossédé, comme avec cette volonté de ne pas montrer le patriotisme d’une telle mission avec l’emblématique planté de drapeau, signe de l’Amérique toute puissante. Un des moments de l’activité extravéhiculaire marquante de l’époque et pourtant inexistante ici.

First Man n’a vocation de nous raconter cette aventure spatiale qu’à travers la personnalité et la détermination implacable d’Armstrong. On reste cependant frustré de voir la réussite de la mission qu’à travers cet unique personnage, en oubliant aussi les autres intervenants, dont ses deux autres partenaires Aldrin et Collins. Ce dernier perché sur Colombia, identifié comme l’homme le plus seul au monde depuis Adam, n’a pas foulé la surface de la lune. Par période de 48 minutes, caché derrière la lune, il n’avait plus aucun contact avec la Terre. Un retranchement inquiétant qui aurait pu être mis en valeur dans le film, tout en préservant la lenteur du récit jusqu’à la raconté. Chazelle ne se concentrera que sur Armstrong, oubliant peut être toute l’universalité de cette aventure humaine.

Pédagogiquement parfait, un peu indolent mais une œuvre nécessaire.

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