Barbie (2023)

Barbie

Réalisé par Greta Gerwig

Avec Margot Robbie, Ryan Gosling, America Ferrera
Pays:  Royaume-Uni,   États-Unis
Genres : Comédie, Aventure, Fantastique
Durée : 1 h 54 min
Année de production : 2023
3.75/10

Le féminisme fait le buzz. Mais il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir avec un film ni drôle, ni intéressant, avec son incapacité à amener de la profondeur dramatique. Mauvais, bien que l’aspect plastique soit incroyable. En effet, les décors sont en phase avec ce que nous a proposé Mattel durant plusieurs décennies. La réalisatrice réussie à créer un monde visuel immaculé et accueillant. Au-delà de cette perspective très rose, les comédiens sont assez satisfaisants, même si parfois ridicules dans leur personnage, mais la jolie poupée Margot Robbie [qui prend le contre-pied d’Harley Quinn] reste la plus grande réussite du film.

Mais le bât blesse quand on creuse un peu plus le film avec une histoire peu captivante. Regard acerbe de la nouvelle société qui se dessine, le scénario rempli juste son quota de progressisme, phénomène social épidémique. Passant d’une idée à une autre, l’histoire a un fil conducteur décousu laissant le spectateur « abruit ». Chez Barbie, finie la lutte de classes. C’est la lutte des sexes qui compte. Une sorte de féminisme libéral, où la femme ne doit pas prendre conscience de ses conditions matérielles, mais plutôt l’incitation au pouvoir matriarcal. La vraie féministe est finalement celle qui a un cerveau, celle qui a le désir d’être autonome, mais celle qui n’a pas de vagin, car dans le « rose-land », on n’a pas de désir sexuel et on n’avorte pas. Fini la reproduction, vive la production des Barbies. Quand on voit comment le capitalisme américain s’y prend pour instrumentaliser sa poupée dans l’espoir de relancer son marketing, on se dit que le message sous-jacent autour de la position de la femme vis-à-vis de l’homme n’est qu’une excuse pour faire « parler ». Le film est au final assez inutile, avec des personnages qui se battent contre un monde qu’ils veulent changer, pour au final le conserver et s’y complaire.

Tapage médiatique d’une œuvre qui s’immisce avec précision dans une nouvelle société progressiste et puritaine en lutte contre les vexations. Il est désormais temps d’aller vomir un arc-en-ciel et d’aller vite acheter une poupée Barbie pour Noël.

Avec sa plastique rose éclatante, Barbie n’a aucune nuance, aucune subtilité avec un sujet pénible et accablant. Un buzz qui franchement n’a pas lieu d’être !

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