Réalisé par Avec Lady Gaga, Adam Driver, Jared LetoPays: Genres : Drame, Crime, Thriller Durée : Année de production : |
| 5.75/10 |
Académique et fonctionnelle, Ridley Scott réalise sous l’impulsion de sa femme, un biopic adapté du roman « La Saga Gucci » de Sara Gay Forde et en retranscrit une « oeuvre-fleuve » de 158min où il synthétise 20 années d’histoire familiale rocambolesque. Même si le film est long, il se suit avec plaisir à défaut d’être dévoré avec passion. On suit la grandeur puis la décadence et la chute de cette dynastie du luxe sans surprise
Une saga familiale étalée sur trois décennies où s’entremêlent amour, passion, trahison, vengeance et meurtre. Malheureusement la première génération est pas du tout énoncée. Le créateur Guccio Gucci est totalement oublié et c’est à travers ses deux fils Aldo et Rodolfo que commence cette saga filmique. Mais le coeur de l’intrigue s’éternisera sur la génération suivante avec Maurizio et Paolo, petits-enfants Gucci. Ainsi on y apprécie la géniale « nullité » de Aldo aka Jared Leto totalement métamorphosé. On est totalement absorbé par l’interprétation très à l’aise d’Adam Driver sans le rôle de Maurizio, plus homme d’affaires que créateur et qui n’était que l’héritier du nom de ses aïeux. Et enfin, quoi dire que l’étonnante Lady Gaga qui renforce l’idée qu’elle prend ses rôles avec passion et professionnalisme. Viendra s’ajouter au casting de belles figures telles que Jeremy Irons, Salma Hayek, Al Pacino et étonnamment Camille Cottin. Les décors et les accessoires sont quant à eux parfaits et nous remettent en mémoire une époque déjà révolue.
Mais voilà, si tout a été bien pensé sur la mise en chantier de ce biopic, l’impression générale est celle d’un survol de plus de deux décennies pendant lesquelles les principaux personnages de House of Gucci ne prennent pas une ride. L’empire Gucci est finalement raconté que sous le regard de l’autrice décriée de la famille, sans approfondir quoi que ce soit de ses racines ou des raisons de sa décadence, si ce n’est l’arrivée de Patricia Reggiani. Ridley Scott s’attaque à cette famille riche, célèbre et dysfonctionnelle en apportant ni émotion, ni grandiloquence. Cette tragédie shakespearienne a du mal à trouver une issue glamour, c’est une balade humaine tout à fait banale, frustrante et oubliable. Et le pire dans un biopic, c’est de ne jamais réellement s’attacher aux personnages même si on reconnaît amplement le travail d’imprégnation des acteurs.
Dans un format aux airs de soap opera, l’intrigue met beaucoup de temps à prendre un certain essor. Un biopic qui ne prendra jamais le prestige de la famille « décriée » Gucci.
