Inconnu du nord express (L’) (1951)

L'Inconnu du Nord-Express

Réalisé par Alfred Hitchcock

Avec Farley Granger, Ruth Roman, Robert Walker
Pays:   États-Unis
Genres : Crime, Thriller
Durée : 1 h 41 min
Année de production : 1951
8/10

Adapté du premier roman de Patricia Highsmith, Alfred Hitchcock prouve son talent de réalisateur alors que sa notoriété n’était pas encore bien établie.

Dès le départ on rentre facilement dans l’intrigue. Deux hommes qui ne se connaissaient pas « s’échangent » un meurtre pour se trouver un alibi et ne pas être soupçonné d’un quelconque mobile. Le problème c’est que les conditions sont mal établies et que les hommes n’ont pas la même psychologie. Lorsque la condition humaine est mise en avant il n’est pas toujours facile de franchir le pas.  Astucieusement construit, on y découvre à la fois un célèbre joueur de tennis honnête et conciliant avec un sens de la culpabilité et de l’autre, un homme mystérieux et machiavélique qui sera l’auteur de tensions insoupçonnées autour du meurtre et du chantage qui saura profiter d’une situation fâcheuse.

Bruno Antony joué par le regretté Robert Walker, mort après la sortie du film à l’âge de 32 ans, est un personnage fort et tenace. Psychopathe, il ne lâchera pas sa proie pour que le deal soit effectué comme il l’a souhaité. Hitchcock n’oubliera pas de donner du sens à ses personnages. On découvre que ce « Norman Bates avant-gardiste » a une mère possessive et excentrique, une piste qui en dira long sur la suite de sa filmographie. Dès lors que Guy Haines et sa gueule d’ange va voir le père de son bourreau pour lui expliquer que son fils est fou, on se rend compte que le gentilhomme est emporté dans une spirale infernale contre son grès et qu’il ne lui reste plus grande opportunité pour s’en sortir si ce n’est commettre le fameux crime. Dès lors, le suspens et la tension va s’accroitre jusqu’à la fin.

La séquence retraçant le match de tennis de Guy Haines et la récupération du briquet de Bruno Anthony fait preuve d’une science du montage remarquable. Jamais je n’ai autant apprécié voir un match de tennis au cinéma. A la fois captivé par le match pour savoir qui en sortira vainqueur (alors qu’on s’en tape ce n’est absolument pas essentiel) et voir défiler le temps qui rapproche notre héros de son crime est juste sensationnel. La rencontre final dans le carrousel est ultime et clôturera le suspens mis en œuvre par Hitchcock. La mise en scène de ce tourbillonnement mécanique tel qu’il l’a été dans l’esprit des deux hommes est magnifique. Entre chevaux, cris d’enfants, bruits de fête foraine, la mixité de toutes les images rendent la scène éprouvante et impressionnante.

L’ultime conclusion dans le train osera même nous provoquer le sourire.

Une des œuvres essentielles d’Alfred Hitchcock qui révèle son cinéma avec un très beau noir et blanc en partant d’une idée simple pour la sublimer et la rendre juste saisissante. Même si le scénario parait très manichéen, les tribulations des deux personnages engendrent un final rythmé et palpitant. Un classique du thriller des années 50.

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