Hérédité (2018)

 

Synopsis: Quand Ellen, la matriarche de la famille Graham, meurt, sa fille revient vivre dans la maison avec sa famille. Ils vont alors découvrir le terrifiant secret de leur ancêtre...

 

Hérédité

Réalisé par Ari Aster

Avec Toni Collette, Gabriel Byrne, Alex Wolff
Pays:  États-Unis
Genres : Horreur, Mystère, Thriller
Durée : 2 h 06 min
Année de production : 2018
4.5/10

Vendu comme un cinéma choc, les réalisations d’Ari Aster sont quand même très particulières. Divisant ainsi les critiques, Hérédité est une œuvre difficile à ingérer tellement le scénario mixe les symboles divers et variés pour établir une intrigue pas toujours très compréhensible. À chaque fois chez Ari Aster, le dernier quart d’heure tombe et laisse le spectateur pantois, comme si la volonté du réalisateur était d’offrir un twist final que seul lui comprend pleinement du premier coup d’œil. Ainsi, son film demande une mûre réflexion, et même après avoir compris toutes les allégeances de sa secte, son sujet de prédilection, on a du mal à comprendre sa façon de nous l’exposer.

L’héritage légué par la grand-mère qui pactise avec le démon Paimon est mal amené. Quelles sont les motivations de la grand-mère, du diable ou de l’amie Joan qui semble conserver un lien dans la famille depuis des décennies ? Pourquoi le démon cible un homme plus qu’une femme ? Hérédité semble trop sophistiqué, certains détails ne sont compréhensibles que par ceux qui auront vu le film plusieurs fois. La volonté symptomatique du réalisateur de parsemer des symboles ne fait pas réellement sens. Les idées fusent, mais tout est maladroit dans la construction de ses films. Les scènes brutales engendrent une radicalité malsaine (l’accident de la petite sœur, l’exposition des adeptes sans tête) dans une dimension spirituelle et sectaire. Cependant, jamais le réalisateur n’utilisera ces scènes chocs au bénéfice de son scénario. Les thèmes abordés comme la culpabilité, la santé mentale, le deuil, la famille, l’adolescence sont dégagés au profit d’une résolution plus prosaïque. Quand les pièces du puzzle sont réunies à la fin, c’est décevant, limite ridicule. Du coup, on retient des films d’Ari Aster, une ambiance malaisante, qu’on a envie de se réinfliger à son prochain film, au risque d’être à chaque fois déçu par la conclusion de ses œuvres.

Hérédité manque d’une colonne vertébrale plus simple et plus claire pour articuler un récit qui aurait pu être intéressant. Pour un premier film, c’est moyen et malheureusement, l’avenir nous a déjà prouvé que le réalisateur retombait dans ses travers autour du culte, du choc et du « déconstruit ».

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